De nouveaux experts et des spécialistes internationaux du Caravage vont se pencher sur le mystérieux tableau découvert dans le sud-ouest de la France pour tenter d'établir s'il est bien l'oeuvre du maître italien du 17e siècle, a indiqué mercredi à l'AFP le ministère français de la Culture.

L'État dispose de trente mois pour décider de l'acquisition de l'oeuvre ou lever l'interdiction de sortie du territoire qui bloque actuellement toute cession.

«Nous allons mettre à profit cette période pour poursuivre l'expertise en faisant appel à des spécialistes internationaux du Caravage», a indiqué le ministère qui espère «un avis unanime, ou au moins une majorité claire».

Dans un état remarquable, l'oeuvre de grand format retrouvée dans un grenier d'une propriété près de Toulouse, représentant Judith décapitant Holopherne, est un «authentique» Caravage, assurent plusieurs experts dont le Français Éric Turquin. Une «conviction» tempérée à ce stade par d'autres spécialistes de l'histoire de l'art.

Après l'étude du tableau par le musée parisien du Louvre, le ministère de la Culture a interdit sa sortie du territoire dans l'attente d'une expertise officielle et définitive. Il a reconnu d'emblée l'intérêt artistique de l'oeuvre quel que soit son auteur.

Éric Turquin, sollicité par les propriétaires du tableau, estime cette oeuvre qu'il attribue au Caravage à 120 millions d'euros, en l'état du marché international de l'art.

«Cette somme n'est pas dans les grandeurs habituelles de l'État, mais l'éventuelle participation de mécènes ou l'utilisation de dispositifs fiscaux pour les entreprises, permettrait de l'atteindre si l'authenticité est avérée», souligne le ministère de la Culture.