La National Portrait Gallery de Londres fête le bicentenaire de la naissance de la grande romancière anglaise Charlotte Brontë en exposant objets personnels, portraits et manuscrits rares témoignant d'une aventure littéraire familiale hors du commun.

La petite exposition visible jusqu'au 14 août depuis lundi dans la salle 24 du musée londonien n'impressionne pas par sa taille. Mais elle offre une plongée intéressante dans l'oeuvre et surtout la vie de l'auteure de Jane Eyre (1816-1855).

Elle s'articule autour du fameux portrait peint par son frère Branwell Brontë qui met en scène Charlotte avec ses soeurs Emily et Anne, entre lesquelles on devine la silhouette du peintre.

«C'est une de nos oeuvres les plus connues, tellement originale, tellement importante. L'exposition, qui est organisée dans la même salle où figure d'habitude ce portrait, nous permet de donner du contexte en cette année du bicentenaire», explique à l'AFP Lucy Wood, commissaire à la National Portrait Gallery.

À travers sa correspondance privée, ses dessins, les extraits de son journal, l'exposition invite le visiteur dans la vie personnelle de Charlotte Brontë, déterminante pour son oeuvre. Et terriblement tragique.

Avant d'être elle-même emportée, jeune mariée, par la maladie à 38 ans, Charlotte a perdu successivement sa mère, morte d'un cancer, ainsi que ses quatre soeurs et son frère, victimes de la tuberculose.

À rebours d'une vie souvent difficile, Charlotte, Emily, Anne et Branwell ont développé dès leur enfance des mondes imaginaires incroyablement riches, s'encourageant mutuellement pour nourrir poèmes, récits et romans.

Avec son exposition intime, la National Portrait Gallery lance avec tact l'année du bicentenaire de la naissance de Charlotte. «On voulait donner vie à sa vie, parce que nous sommes le musée des biographes, le musée des personnages, et célébrer cette vie», souligne Lucy Wood.