L'artiste chinois Ai Weiwei a lui-même servi de modèle pour une réinterprétation de la photographie d'Alan Kurdi, ce petit Syrien de trois ans retrouvé mort noyé sur une plage turque l'an dernier.

Ai Weiwei a pris la même pose, la semaine dernière, sur une plage de galets de Lesbos, en Grèce, pour un photographe de l'India Today, l'un des plus importants magazines indiens de langue anglaise. La photographie, en noir et blanc, a été montrée en fin de semaine dernière dans le cadre d'une exposition artistique à New Delhi, et plusieurs visiteurs l'ont relayée sur les médias sociaux.

L'artiste et militant chinois a installé un studio à Lesbos, où il se consacre à plusieurs projets liés aux réfugiés. L'île de Lesbos est un point d'entrée important de ceux qui fuient leur pays, notamment la Syrie, pour gagner l'Europe et y refaire leur vie.

La photographie du petit Alan Kurdi, face contre terre sur une plage turque, avait ému la planète et alerté l'opinion publique sur la crise des réfugiés en Europe. Le garçon s'était noyé en mer Égée en tentant de gagner l'Europe avec sa mère et son frère, qui ont aussi péri dans la funeste expédition, en septembre 2015.

Ai Weiwei a indiqué jeudi dernier qu'il retirait ses oeuvres de deux musées danois pour protester contre la décision du gouvernement de ce pays de saisir les biens des nouveaux migrants.

L'artiste chinois est connu pour ses oeuvres engagées, qui dénoncent les violations des droits de la personne, la corruption institutionnalisée, et le choc entre la culture chinoise et la société de consommation occidentale.