Le fabricant des célèbres briques en plastique Lego s'est engagé à ne plus mettre son nez dans les affaires de ses gros clients après une polémique l'ayant opposé à l'artiste dissident chinois Ai Weiwei.

La firme danoise avait été entraînée dans une vive controverse sur les réseaux sociaux pendant l'automne 2015 après son refus d'approvisionner directement M. Ai pour la création d'«oeuvres politiques».

M. Ai avait mis en avant le fait que le groupe britannique Merlin Entertainments, exploitante des parcs d'attractions Legoland projetait de construire un parc à Shanghai. La maison mère de Lego, Kirkbi, possède une participation de 30% dans Merlin.

Lego a fait amende honorable mardi soir en annonçant qu'à partir de ce mois de janvier il n'exigerait plus de connaître à l'avance l'usage auquel sont destinées ses briques vendues en grande quantité, et ce afin d'éviter les «malentendus».

«À compter du 1er janvier, le groupe Lego ne demande plus la thématique envisagée lors de la vente de brique Lego en gros destinée à des projets spécifiques», précise l'entreprise dans un communiqué.

«Les clients seront priés de préciser, s'ils désirent exposer leurs créations Lego en public, que le groupe Lego ne soutient ni n'approuve le projet concerné», ajoute-t-elle.

Artiste polyvalent, peintre, sculpteur et plasticien, Ai Weiwei est aussi connu pour ses critiques du gouvernement chinois.

M. Ai avait déjà utilisé des briques Lego en 2014, afin de créer des portraits géants de dissidents politiques du monde entier, pour une exposition organisée dans l'ancienne prison américaine d'Alcatraz.

Il a également utilisé en 2015 des briques obtenues grâce à une collecte auprès de fans pour l'exposition Andy warhol-Ai Wei Wei à Melbourne, en Australie.

Réagissant à l'annonce de Lego, l'artiste a écrit sur Twitter: «Belle décision libertéd'expression».