Pablo Picasso et Salvadro Dali dialogueront à partir de vendredi à Barcelone, à l'occasion d'une exposition explorant leurs liens, au-delà des divergences politiques qui les ont brouillés.

L'exposition sur ces deux grands peintres du XXe siècle, organisée par le musée Picasso de la ville catalane, se tiendra jusqu'au 28 juin.

Montée avec le musée Dali de Saint Petersburg, en Floride, elle rassemble 78 oeuvres et selon ses organisateurs évoque pour la première fois les liens entre les deux grands maîtres.

Une trentaine ont été prêtées par des collectionneurs privés et n'avaient pas été montrées au public depuis de nombreuses années, tandis que d'autres proviennent de musées comme le Reina Sofia de Madrid ou le centre Pompidou de Paris.

«On a beaucoup écrit sur la rivalité des deux artistes, mais j'espère que cette exposition montrera une autre réalité, plus conviviale», a déclaré jeudi lors d'une conférence de presse le directeur du musée Picasso de Barcelone, Bernardo Laniado-Romero.

Elle se concentre sur la période allant de 1926 à la guerre civile espagnole (1936-1939) à partir de laquelle les deux peintres se sont opposés, Pablo Picasso étant communiste, tandis que Salvador Dali était proche de la dictature franquiste.

Avant même de connaître Pablo Picasso lors de son premier voyage à Paris, son influence cubiste est visible dans des tableaux de Salvador Dali comme Venus et Cupidon ou Les baigneuses d'Es LLaner représentant des nus féminins.

Mais le tournant dans leur relation s'est produit après leur première rencontre dans l'atelier de Pablo Picasso dans la capitale française. À partir de là, Dali a développé un langage artistique plus mûr, a expliqué le commissaire de l'exposition, William Jeffett, citant comme exemple la peinture Table devant la mer (hommage à Erik Satie).

L'exposition évoque d'autres points communs, comme l'usage du collage, l'univers surréaliste, le dialogue avec l'oeuvre de Diego Velazquez, autre grande figure de l'art espagnol, et la représentation de la guerre civile espagnole, à travers Guernica dans le cas de Picasso et Prémonition de la guerre civile, pour Dali, deux tableaux toutefois absents à Barcelone.