En pleine expansion, le street art montréalais sera très présent au Miami Art Basel, qui débute le 4 décembre. Une dizaine d'artistes y produiront des oeuvres murales. Du réseautage s'y fera grâce au Musée d'art contemporain de Montréal. Et un documentaire sur l'art de rue montréalais y sera complété, a appris La Presse.

«Montreal goes to Miami», lit-on sur la page Facebook du producteur et réalisateur Maxime Charron, qui réalise actuellement un documentaire sur l'art de rue montréalais.Plus grand événement d'art contemporain en Amérique du Nord, le Miami Art Basel aura lieu du 4 au 7 décembre. Artistes, galeristes, représentants de musées, collectionneurs du monde entier - au total, 70 000 personnes - s'y retrouveront cette année.

Pour plusieurs artistes de rue montréalais, l'événement extérieur Wynwood Walls, qui se déroule à Miami dès lundi prochain, est devenu un formidable outil de promotion internationale.

Cette année, les fondateurs de Mural (André Bathalon, Yan Cordeau, Alexis Froissart et Nicolas Munn Rico, tous membres de l'agence LNDMRK) seront à Miami avec une grosse colonie artistique montréalaise.

Le Bonnard, Miss Me, OMEN, Five8, Laurence Vallières et Do Lessard produiront une oeuvre sur les fameux Wynwood Walls d'un quartier en voie de renaissance au sein de la cité floridienne. Kevin Ledo créera une oeuvre murale dans le quartier de Little Haiti. Melissa Del Pinto sera à Miami pour solidifier ses liens avec ses trois galeries partenaires.

«D'un point de vue artistique, les artistes de rue montréalais ont une saveur spéciale et sont vraiment reconnus et appréciés à Miami. En plus, les artistes de partout s'y retrouvent; c'est aussi une sorte de réunion de famille», affirme André Bathalon.

Documentaire en préparation

Diplômé de Concordia en histoire de l'art, le réalisateur Maxime Charron fraye depuis plusieurs années avec l'équipe de Mural. Son entreprise, This is Herd, a produit plusieurs documents photo et vidéo pour le festival printanier. Il était donc naturel que son premier documentaire d'envergure trace le portrait du mouvement street art à Montréal. 

«Dès le début du festival Mural, le projet d'un documentaire s'est dessiné, dit-il. Pour que les gens comprennent d'où est parti le street art. Quels sont les acteurs à Montréal? Quelles galeries incluent des artistes de street art dans leur catalogue? Etc.»

Le documentaire s'appellera Bienvenue/Welcome. Discussion sur l'économie du street art à Montréal. «Ce titre rappelle les napperons dans les restaurants à poutine, dit le réalisateur âgé de 30 ans. Car le street art, c'est comme la poutine: un peu brut et très culturel. Je vais montrer aussi que c'est devenu une économie. Même si, comme le dit Alexandre Taillefer dans le documentaire, il ne faut pas que ça devienne seulement un marché de commande.»

Pour payer une partie de sa postproduction par l'entremise du financement participatif, Maxime Charron a présenté hier soir une aguiche de ce documentaire qui sera lancé officiellement lors de la troisième édition de Mural, en juin 2015. Il le présentera également à Miami la semaine prochaine.

À Miami, le Musée d'art contemporain de Montréal (MAC) contribuera à faire connaître le milieu québécois de l'art. «On organise deux soirées, dont un cocktail et une visite privée du Pérez Art Museum», dit Alexandre Taillefer, président du conseil d'administration du MAC.

«L'activité de réseautage du MAC nous permettra de mieux faire connaître Mural, dit André Bathalon. Et puis, c'est utile pour mettre les gens en lien, notamment les entreprises; pour leur faire comprendre que l'art est un véhicule incroyable autant du point de vue des communications que du point de vue du marketing. Plusieurs l'ont compris et seront à Miami.»