Le festival international de photojournalisme Visa pour l'Image de Perpignan propose actuellement deux expositions de l'AFP, l'une consacrée à la couverture du typhon Haiyan en 2013 aux Philippines, l'autre à un projet photographique avec les adolescents d'une favela de Rio.

Jusqu'au 14 septembre, les spectateurs de cette 26e édition peuvent découvrir les photos prises par de jeunes habitants de la favela pacifiée Cidade de Deus (Cité de Dieu), auxquels Christophe Simon, responsable photo de l'AFP pour le Brésil, a eu l'idée de confier des appareils.

Mené en partenariat avec l'École de photographie Lente dos Sonhos de Rio (Lentille des rêves), le projet réunit les photos de 18 apprentis volontaires, âgés de 10 à 15 ans. Avec seulement trois impératifs: prendre des clichés en lien avec le football à l'approche du Mondial au Brésil, ne pas utiliser de flash et ne pas faire de photo posée.

Résultat, un ensemble d'images au coeur de la favela: parties de foot improvisées sur une rampe de skateboard, envol d'un gardien sur un terrain de terre battue grillagé, ou encore ce gros plan sur les pieds d'un jeune joueur qui n'a qu'une chaussure pour assouvir sa passion.

Grâce aux ventes de ces photos, l'AFP proposera un autre atelier aux jeunes des favelas jusqu'aux Jeux olympiques de 2016, eux aussi au Brésil.

«C'est un travail un peu éloigné du boulot habituel de photographe d'agence que l'on doit à l'énergie et à la générosité de Christophe Simon, le football étant la porte d'entrée pour montrer la vie des enfants de la Cité de Dieu avec des yeux innocents, loin des clichés habituels sur la violence et la drogue», explique Éric Baradat, rédacteur en chef photo à l'AFP.

La seconde exposition de l'agence réunit le travail de cinq reporters-photographes sur le typhon Haiyan dans l'archipel des Philippines, en novembre 2013 (8000 morts et disparus).

C'est lors de cette couverture que le photographe Philippe Lopez s'était retrouvé nez-à-nez, dans un paysage de désolation, avec une petite procession religieuse d'une dizaine de personnes tenant dans leurs bras des icônes et récitant des prières. L'une de ces photos avait été récompensée par un premier prix au World Press Photo 2014.

«Dans des conditions dantesques, au milieu des victimes, les photographes ont su raconter avec beaucoup de talent et de pudeur l'horreur et la destruction», estime Eric Baradat. «Certaines images sont déjà célèbres mais l'exposition, par la variété des points de vues, offre une vision plus globale, plus complète des conséquences de cette immense catastrophe».