Un graffiti de l'artiste britannique de rue Banksy, représentant des agents secrets qui écoutent les appels d'une cabine téléphonique publique, a été découvert vendredi vandalisé à Cheltenham, la ville qui héberge le GCHQ, service de renseignements britannique chargé des écoutes.

L'oeuvre qui montre trois agents du renseignement des années 50 en imperméables beiges, chapeaux et lunettes noires, a été dessinée sur un mur blanc contre lequel est fixée une cabine téléphonique. Les agents qui entourent la cabine brandissent des micros et deux d'entre eux portent des casques afin d'écouter les conversations téléphoniques.

Les trois personnages du graffiti ont été recouverts dans la nuit de jeudi à vendredi de peinture argentée et rouge.

Cette oeuvre baptisée Spy Booth est présentée comme une allégorie de l'artiste visant à dénoncer les écoutes pratiquées à grande échelle par le gouvernement britannique.

Le graffiti est apparu du jour au lendemain en avril dernier à Cheltenham, à quelques kilomètres du siège du GCHQ, et avait déjà été vandalisé dans les semaines suivantes. L'artiste en avait ensuite revendiqué la paternité lors d'un échange de questions-réponses sur son site officiel.

«Tout le monde est très, très en colère», a déclaré Angela De Souza qui fait partie d'une association locale de défense des oeuvres de l'artiste Save The Banksy.

Elle a précisé qu'un millionnaire local était en négociation pour acheter le graffiti.

«Pour autant que je sache, les contrats ont été rédigés et étudiés hier», a-t-elle précisé.

«Nous étions inquiets quant à la sécurité de l'oeuvre mais nous ne nous attendions pas à une attaque si rapide», a-t-elle indiqué.

«Le Banksy est protégé par une peinture anti-graffiti mais nous sommes dans une course contre la montre parce que la peinture pourrait traverser la couche de protection et ruiner l'oeuvre d'art», a-t-elle expliqué, précisant qu'une opération méticuleuse de nettoyage menée par des habitants de la ville était en cours.

Banksy a acquis une renommée mondiale avec ses graffitis qui ont fleuri sur les murs londoniens au fil des ans. Certains ont été achetés par des célébrités comme l'actrice américaine Angelina Jolie, pour des milliers de livres.

Edward Snowden, aujourd'hui réfugié en Russie, est à l'origine des révélations sur l'ampleur de la surveillance organisée par la NSA américaine et le GCHQ britannique, provoquant un scandale planétaire.