Mon lit, oeuvre contemporaine controversée de Tracey Emin vendue aux enchères près de trois millions d'euros, a été prêtée à la Tate Gallery pour au moins dix ans, a annoncé mardi le musée londonien.

«Je suis très heureux que (l'acquéreur) Christian Duerckheim ait accepté de prêter une oeuvre si importante à la Tate pour au moins dix ans», a déclaré le directeur du musée, Nicholas Serota, dans un communiqué.

La date à laquelle sera exposée l'oeuvre n'est pas encore connue, mais «tous les détails seront annoncés à l'automne», a-t-il précisé.

Créée en 1998, l'installation présente le lit défait de Tracey Emin entouré de mégots, préservatifs usagés, bouteilles de vodka et tests de grossesse.

L'artiste avait passé plusieurs jours dans ces draps tachés, alors qu'elle traversait une dépression sur fond de rupture sentimentale.

L'oeuvre avait fait scandale lors de son exposition l'année suivante à la Tate Gallery à Londres quand elle avait été retenue parmi les finalistes du prestigieux Prix Turner.

Alors que Tracey Emin décrivait la Tate comme «l'écrin naturel» pour accueillir son oeuvre, le musée londonien n'avait pas les moyens de l'acquérir.

Estimée entre 1 et 1,5 million d'euros, l'installation a été vendue aux enchères pour 2,7 millions d'euros au début juillet à Christian Duerckheim, homme d'affaires et collectionneur d'art moderne.

Âgée de 51 ans, l'artiste Tracey Emin, associée au groupe des Young British Artists (Jeunes artistes britanniques) qui ont émergé au début des années 1990 à Londres, est célèbre pour ses oeuvres exposant les détails les plus intimes de sa vie.

Ainsi, sa Tente, aussi connue sous le nom Everyone I Have Ever Slept with 1963-1995, affichait les noms de ses anciens amants. Cette oeuvre a été détruite dans un incendie en 2004.