Quatre Roumains reconnus coupables du vol de sept tableaux de maître aux Pays-Bas en 2012 dont un Picasso et un Gauguin, ont été condamnés lundi à payer 18,1 millions d'euros (26,4 millions $) de dommages et intérêts, les tableaux demeurant introuvables.

Un tribunal de Bucarest a admis les demandes des parties civiles (assureurs) et condamné les principaux accusés du vol, Radu Dogaru, sa mère Olga, Eugen Darie et Adrian Procop à payer ensemble cette somme, selon le jugement obtenu par l'AFP.

«Nous allons contester cette décision. Nous ne croyons pas que les tableaux volés étaient les originaux. Et de toute façon c'est au musée de payer car il a pris un risque stupide en exposant sans système de sécurité», a déclaré à l'AFP Catalin Dancu, l'avocat de deux des condamnés, après cette décision.

Sept toiles de maîtres appartenant à la Fondation Triton et exposés temporairement au musée Kunsthal de Rotterdam dont Tête d'Arlequin de Pablo Picasso, le Waterloo Bridge et le Charing Cross Bridge de Londres de Claude Monet et Femme devant une fenêtre ouverte, dite la fiancée de Paul Gauguin avaient été dérobés en quelques minutes dans la nuit du 15 au 16 octobre 2012.

Malgré leur valeur, aucun des tableaux n'était équipé d'une alarme.

Ils avaient ensuite été transportés cachés dans des coussins jusqu'en Roumanie où leur trace s'est perdue après une tentative infructueuse de vente.

Cette vente ratée avait toutefois permis d'identifier les auteurs du délit et conduit à leur arrestation.

Radu Dogaru, un Roumain d'une trentaine d'année qui a reconnu avoir commis le vol, a été condamné en appel en février à six ans de prison ferme, et Eugen Darie qui a admis avoir joué le rôle de chauffeur à cinq ans et quatre mois de prison ferme.

Plusieurs de leurs coaccusés qui avaient eux refusé de plaider coupable ont été condamnés lundi à des peines allant de deux ans à quatre ans de prison.

Olga Dogaru, la mère de Radu, a notamment écopé de deux ans de prison ferme pour complicité et détention illégale d'armes et de munitions.

Elle avait créé un choc dans le monde international de l'art en affirmant avoir brûlés les tableaux dans le poêle à bois de sa salle de bains, à Carcaliu, un village de l'est de la Roumanie, une tentative désespérée de détruire les preuves.

Mais elle s'est depuis rétractée et le sort des toiles reste un mystère.