Le 2e festival Mural se déroule le week-end prochain autour du boulevard Saint-Laurent. La Presse a discuté avec les organisateurs sur le programme de cette fête du street art et sur la reconnaissance croissante dont jouit cette forme d'art. Et en attendant l'arrivée de murales toutes fraîches, on vous propose quelques oeuvres à admirer sur les murs de la métropole.

La Main est en effervescence. À quatre jours de l'ouverture officielle du 2e festival Mural de Montréal (le vernissage a lieu mercredi soir à l'agence LNDMRK, qui organise l'événement), plusieurs artistes muralistes parmi la vingtaine de participants sont déjà à pied d'oeuvre.

Certains, comme Alexis Diaz, prendront plus de quatre jours pour réaliser leur murale. Le Portoricain est arrivé à Montréal au début du mois afin d'être sûr qu'il aura fini à temps son mur qui borde les locaux de LNDMRK, au 3527, boulevard Saint-Laurent.

Si le Brésilien Nunca ne sera finalement pas présent, n'ayant pu obtenir son visa auprès du gouvernement canadien, la Française Kashink est, elle aussi, arrivée tôt à Montréal. Cofondateur de Mural, André Bathalon raconte que Kashink s'est même fait remarquer aux douanes: elle avait dessiné une moustache au-dessus de sa bouche, comme elle le fait souvent. Le douanier ne reconnaissait pas la photo de son passeport, mais l'a finalement laissée passer. «Elle pousse la création jusque-là!», dit André Bathalon.

Kashink va créer une oeuvre sur le plus grand mur du festival, celui commandité par Rogers et consacré au thème du tennis, sur le stationnement situé près de l'agence LNDMRK. «Comme c'est le tour du tennis féminin à la Coupe Rogers, ça leur plaisait bien que ce soit une femme qui fasse la murale sur le mur qu'ils commanditent», dit André Bathalon.

Art urbain, cinéma, musique

Le festival Mural permettra donc aux visiteurs de voir 23 artistes en action, mais aussi de s'informer sur le street art grâce à une programmation de 8 documentaires proposée par le cinéma Excentris. Un volet musical comprend des spectacles gratuits et d'autres payants en salle, dont le party d'ouverture à la Société des arts technologiques, le 12 juin de 22h à 3h.

Une compétition de muralistes aura lieu sur le stationnement de LNDMRK le dimanche 15 juin. Des artistes s'y affronteront en créant des oeuvres en direct. Le public pourra voter, et le vainqueur gagnera un voyage à Wynwood en décembre, avec LNDMRK, pendant le Miami Art Basel, pour «un grand combat américain» de murales.

Cette année, la majorité des artistes participants sont présents sur le marché de l'art ou ont trouvé une façon de commercialiser leurs oeuvres par l'entremise des galeries, du tatouage (c'est le cas de Zema) ou avec Instagrafite, la plus grande webgalerie de street art.

Le profil d'Instagrafite sur Instagram comprend près d'un million d'abonnés avides de découvrir des photos de murales prises dans le monde entier. Le million d'abonnés devrait être atteint à Montréal. Du coup, les deux Brésiliens qui coordonnent Instagrafite ont décidé de venir lancer leur nouvelle application à Montréal pendant le festival.

«Instagrafite va être l'Instagram officiel du festival, dit André Bathalon. Ils vont photographier les dessous, le making-of et les activités du festival. S'ils lancent leur nouvelle application ici, c'est parce que Mural est aussi un festival de téléphones cellulaires, de selfies, de photos et de partages. Une photo d'Instagrafite, c'est 30 000 «J'aime» et bien des commentaires de gens qui constatent que «Waouh, c'était à Montréal qu'on a fait cette murale!» Et le commentaire suivant est parfois: «Eille, on va-tu à Montréal cet été?», alors c'est bon pour Montréal...»

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Info: www.muralfestival.com