La France a rendu mardi trois tableaux volés par les Nazis durant la Deuxième Guerre mondiale à leurs propriétaires légitimes.

Lors d'une cérémonie officielle, la ministre de la Culture Aurélie Filippetti a rendu les oeuvres aux petits-enfants et arrière-petits-enfants des propriétaires originaux qui sont désormais décédés - qualifiant le tout de «geste en faveur de la justice».

Parmi les toiles rendues, on compte La Vierge à l'Enfant, du maître du 14e siècle Lippo Memmi, et Portrait d'une dame, d'un peintre inconnu du 18e.

La toile de Memmi, peinte sur bois, a été prise en 1944 à un banquier juif roumain, Richard Soepkez, qui vivait à Cannes, dans le sud de la France.

Elle a été rendue à son petit-fils, Nicholas Florescu, qui s'est rendu en France pour la cérémonie.

L'homme, âgé de 62 ans et habitant Houston, au Texas, était visiblement ému.

«Pensez à toutes ces années. Ce n'était même pas dans les cartons, mais le gouvernement français a été très utile pour retrouver la peinture et nous leur sommes redevables», a-t-il dit, avant d'indiquer qu'il se rendrait désormais au chevet de son père quasi-nonagénaire et gravement malade, pour lui annoncer la nouvelle.

La troisième oeuvre, Paysage de montage, du peintre flamand Joos de Momper (1564-1635), devait être exposée dans la galerie d'art qu'Adolf Hitler voulait faire construire dans sa ville natale de Linz, en Autriche.

Cette restitution porte à 10 le nombre de peintures volées rendues par la France, et ce en moins d'un an. Le tout s'inscrit dans le cadre d'une démarche pour rendre des centaines d'oeuvres d'art volées aux Juifs durant la guerre.

À la fin du conflit mondial, alors qu'Hitler était mort et que les villes européennes s'attelaient à la reconstruction, des oeuvres n'ont pas été «réclamées» et plusieurs milliers d'entre elles qui étaient perçues comme appartenant à des Français se sont retrouvées dans les principaux musées du pays, y compris au Louvre.

La plupart des 100 000 biens pillés, volés ou récupérés en France entre 1940 et 1944 ont été rendus à des familles juives, mais la France estime que quelque 2000 oeuvres d'arts se trouvent toujours dans des institutions muséales.