L'ancienne secrétaire particulière d'Imelda Marcos, femme de l'ex-président des Philippines, a été reconnue coupable lundi à New York d'avoir gardé et tenté de vendre illégalement des oeuvres d'art ayant appartenu à Mme Marcos, dont un Monet écoulé pour 32 millions $ en 2010.

Le prononcé de la peine de Vilma Bautista, 75 ans, interviendra à une date qui n'a pas été précisée, a indiqué la justice new-yorkaise.

Durant la présidence de son mari, Mme Marcos avait accumulé, grâce aux fonds publics, une vaste collection d'oeuvres d'art, dont beaucoup ont disparu après la chute du régime Marcos, y compris celles qui se trouvaient au consulat des Philippines à New York.

Vilma Bautista, 74 ans, avait fait office de secrétaire particulière de Mme Marcos à New York du début des années 70 jusqu'après la chute du régime Marcos en février 1986, quand les Marcos avaient fui le pays après une révolte populaire.

Mme Bautista était accusée d'avoir récupéré autour de février 1986 plusieurs oeuvres majeures, dont le Bassin aux Nymphéas de Claude Monet (1899), L'Église et la Seine à Vétheuil (Monet, 1881), un Sisley, Langland Bay (1887) et un Marquet, Le cyprès de Djenan Sidi Said (1946).

Selon le procureur de Manhattan Cyrus Vance, après les avoir gardées pendant plus de 20 ans, elle avait essayé avec l'aide de deux neveux, Chaiyot Jansen Navalaksana, et Pongsak Navalksana, également poursuivis, de les écouler discrètement à partir de 2009.

Elle avait réussi à vendre le Bassin aux Nymphéas pour 32 millions de dollars en septembre 2010 à une galerie londonienne.

«Plus de 25 ans après que ces chefs d'oeuvre eurent été pillés, il n'a fallu que deux heures et demi au jury pour revenir avec un verdict de culpabilité (...) Vilma Bautista a été reconnue coupable d'avoir tenté de vendre de l'art qu'elle avait possédé secrètement pendant des dizaines d'années, dont elle savait qu'il était volé, et pour avoir vendu une peinture digne d'un musée pour son enrichissement personnel», a déclaré lundi le procureur.

Mme Bautista était inculpée de complot visant à posséder et vendre des oeuvres d'art illégalement, de faux et de fraude fiscale pour ne pas avoir déclaré les revenus de la vente du Monet au fisc américain.

Selon les autorités philippines, qui tentent depuis des années de les récupérer, 146 oeuvres d'art achetées par les Marcos avec les fonds publics n'ont toujours pas été récupérées, dont des Picasso, Van Gogh, Renoir, Rembrandt ou Cézanne.