Le principal suspect d'un spectaculaire vol de tableaux aux Pays-Bas bénéficiera d'une remise de peine après avoir reconnu les faits, a annoncé jeudi le tribunal de Bucarest où il est jugé avec cinq complices, tous roumains.

«La cour admet la requête de l'inculpé Radu Dogaru visant le jugement du dossier sur la base de la reconnaissance de sa culpabilité», a indiqué le tribunal du 3e arrondissement de Bucarest.

Selon le code pénal roumain, en vertu de cette procédure, une fois condamné, Dogaru verra sa peine réduite d'un tiers.

S'il est reconnu coupable de vol aggravé, il encourt une peine maximale de 20 ans de prison.

Lors de l'audience de mardi, Dogaru avait déclaré qu'il reconnaissait les faits, tout en critiquant le manque de sécurité du musée Kunsthal de Rotterdam.

Il avait notamment affirmé que la porte par laquelle il était entré par effraction n'était pas bloquée et assuré qu'il aurait pu se glisser dans le musée juste en poussant un peu la porte, sans utiliser la pince dont il était muni.

Ses propos ont été contredits par le procureur, qui l'a accusé de vouloir minimiser son rôle dans ce vol.

Le tribunal a admis une requête similaire formulée par un de ses complices, Eugen Darie, qui avait notamment servi de chauffeur la nuit du vol mais rejeté celles de deux autres suspects.

Le juge a par ailleurs rejeté les demandes de mise en liberté des six inculpés.

La prochaine audience aura lieu le 19 novembre. Aucune date pour l'annonce du verdict n'a encore été fixée.

Il avait fallu moins de trois minutes à Dogaru et un de ses complices pour s'emparer de sept toiles de maîtres, dans la nuit du 15 au 16 octobre 2012, selon les enquêteurs.

Parmi les oeuvres emportées figurent une Tête d'Arlequin de Pablo Picasso, le Waterloo Bridge et le Charing Cross Bridge de Londres de Claude Monet et Femme devant une fenêtre ouverte, dite la fiancée de Paul Gauguin.

Malgré leur valeur, estimée à 18 millions d'euros, «aucun des tableaux volés n'était doté d'une alarme», indique un procès verbal des autorités néerlandaises.

Le sort des tableaux reste toujours inconnu, Radu Dogaru et sa mère Olga, elle même inculpée, ayant multiplié leurs déclarations contradictoires.

L'éventuelle destruction des toiles par le feu, évoquée par Mme Dogaru, fera l'objet d'un procès séparé.