La collection la plus chère jamais présentée en Russie par la maison d'enchères Sotheby's, comprenant à la fois de l'art russe et des oeuvres de Picasso ou de Joan Miro, a été exposée jeudi à Moscou, ville devenue une place de choix pour le marché de l'art.

La plupart des oeuvres dévoilées pendant l'exposition, ouverte deux jours jusqu'au 25 octobre dans une galerie de la capitale russe, seront mises aux enchères les 25 et 26 novembre à Londres au cours d'une vente consacrée à l'art russe.

Selon un communiqué de Sotheby's, la collection, avec ses près de 45 oeuvres d'une valeur totale estimée à environ 140 millions de dollars, est la plus chère jamais présentée en Russie par cette maison d'enchères.

«Nous avons amené ici les pièces maîtresses de notre vente russe. (...) La raison pour laquelle nous les avons amenées ici est qu'aujourd'hui la plupart de nos acheteurs sont en Russie», a expliqué à l'AFP Jo Vickery, directrice du département russe à Sotheby's.

«Nombre d'entre eux n'ont pas le temps de venir à Londres et c'est très important de pouvoir leur montrer ici» ces oeuvres, a-t-elle ajouté.

Mme Vickery a précisé que 90% des acheteurs d'art russe étaient eux-mêmes des citoyens de la Fédération de Russie ou d'autres pays issus de l'ex-URSS.

Parmi les autres acheteurs, il y a notamment des Américains, intéressés par exemple par l'achat d'oeufs de Fabergé.

«Les collectionneurs russes sont très importants aujourd'hui pour Sotheby's. Il y a une grande renaissance» sur ce marché, a-t-elle indiqué, soulignant en particulier la très grande variété de goûts des collectionneurs russes.

La maison d'enchères a ainsi apporté avec elle, outre des oeuvres d'art russes, plusieurs tableaux européens, tels qu'un portrait de Marie-Thérèse Walter par Picasso et le Bonheur d'aimer ma brune de Joan Miro, qui seront tous deux mis aux enchères le 6 novembre à New York.

Mme Vickery a par ailleurs précisé que nombre des oeuvres exposées appartenaient auparavant à des collections privées et étaient donc «inconnues» du public.

L'une des pièces phares de la vente d'art russe à Londres, une peinture de Robert Falk intitulée L'homme en chapeau melon, est ainsi restée plus de 70 ans dans une collection privée.

Présentes en Russie depuis les années 1990, les deux principales maisons londoniennes, Christie's et Sotheby's, multiplient les expositions pour séduire les amateurs d'art à Moscou, ville qui compte de nombreux milliardaires.