Le musée Thyssen-Bornemisza de Madrid inaugure mardi une rétrospective inédite consacrée au rêve comme source d'inspiration des peintres surréalistes, dévoilant l'univers onirique de ces artistes ou de leurs précurseurs.

«Le rêve est une thématique constante dans le surréalisme, pourtant jamais une grande exposition consacrée au surréalisme et au rêve n'avait été organisée, souligne le commissaire de l'exposition, José Jimenez.

Il a fallu au musée madrilène plus de trois ans pour sélectionner et réunir les 163 oeuvres qui forment cette exposition, ouverte jusqu'au 12 janvier 2014.

Les grands noms du surréalisme y sont représentés avec des oeuvres comme L'homme invisible (1929-32) de Salvador Dali, Le cap des tempêtes (1964) de René Magritte ou la sculpture Femme égorgée (1932) d'Alberto Giacometti.

L'exposition, ponctuée de corps sans tête et de têtes sans corps, de poissons avec des jambes de femmes ou de paysages improbables, montre aussi des photos de Man Ray et des oeuvres du poète André Breton, ainsi que sept extraits de films parmi lesquels Un chien andalou (1929) de Luis Buñuel et Spellbound (1945) d'Alfred Hitchcock, pour lequel Dali a créé d'extravagants décors.

Les thèmes oniriques sont particulièrement présents dans l'univers surréaliste puisqu'il s'agit «d'un courant propulsé par la libération totale de la psyché qui tentait ainsi de dépasser ce qui peut exister comme censure dans la morale traditionnelle», ajoute José Jimenez.

«Apparu en Europe à un moment de crise sociale et politique très profonde», au début du 20e siècle, le surréalisme reste d'une grande actualité, souligne le commissaire.