Le musée Anne Frank doit rendre des archives de la famille de l'adolescente juive, célèbre pour son journal, qui avaient été prêtées par un fonds suisse fondé par le père de la jeune fille, a décidé mercredi un tribunal d'Amsterdam, mettant fin à une longue bataille juridique.

«Le tribunal ordonne à la fondation Anne Frank (d'Amsterdam, ndlr) de rendre les objets au fonds avant le 1er janvier 2014», ont écrit les juges dans leur jugement, publié sur internet.

Les archives, qui sont principalement composées de lettres et de photos, avaient été prêtées au musée par le Fonds Anne Frank, créé en 1963 par le père, Otto.

Le tribunal a également ordonné à la maison Anne Frank de payer les frais de procédure engagés par le fonds, qui avait déposé plainte en 2011.

Dans un communiqué, le musée Anne Frank a assuré dans un communiqué  trouver «regrettable» que les archives ne puissent rester dans la capitale néerlandaise.

Installé dans la maison d'Amsterdam où se cachèrent Anne et les siens, le musée ne contestait pas la propriété des documents mais assurait qu'ils avaient été prêtés à long terme.

«La maison Anne Frank trouve très regrettable que les deux organisations se soient retrouvées en opposition devant un tribunal», a indiqué le directeur du musée, cité dans le communiqué.

Le journal lui-même, qui appartient à l'État néerlandais et a été prêté de façon permanente au musée, ne figurait pas dans ces archives.

Publié pour la première fois en 1947, le Journal d'Anne Frank, récit emblématique de la persécution des juifs par les nazis, a depuis été traduit dans 70 langues et vendu à plus de 35 millions d'exemplaires.

Anne et sa soeur Margot sont mortes en mars 1945 du typhus, à respectivement 15 et 19 ans, dans le camp de concentration de Bergen-Belsen, quelques semaines avant la libération du camp par l'armée britannique.

Leur mère Édith est morte à Auschwitz et le père Otto Frank, seul des huit occupants de l'annexe secrète à avoir survécu à l'Holocauste, est mort en 1980 à l'âge de 91 ans.

«Nous ne nous attendions à aucune autre issue», a déclaré à l'AFP Yves Kugelmann membre du conseil d'administration du Fonds Anne Frank: «la situation était très claire, la propriété était très claire et les lois internationales étaient très claires».

«C'était étrange de devoir aller devant un tribunal, il a toujours été très clair qu'il s'agissait d'un prêt et de rien d'autre», a-t-il ajouté.