L'artiste roumain Victor Man, considéré comme l'un des artistes émergents les plus intéressants d'Europe de l'Est, expose ses atmosphères sombres baignées de mystère à la Villa Médicis à Rome.

L'exposition personnelle intitulée In un altro aprile (Un nouvel avril) qui se tiendra du 26 juin au 1er septembre, constitue la troisième étape d'un parcours centré sur le thème de «l'Académie», indique la Villa Médicis dans la plaquette de présentation.

Elle rassemble une série d'oeuvres récentes et certains inédits, mêlant peinture, sculpture, sérigraphie, réalisés justement à la Villa Médicis où l'artiste, qui vit habituellement à Berlin, a travaillé à l'occasion d'un séjour de deux mois.

Selon la Villa qui a confié l'organisation de l'exposition à Alessandro Rabottini, «le travail de Victor Man explore l'histoire de la peinture et de la représentation comme lieu de la cristallisation de la mémoire, de la fiction et de l'amnésie; lieu d'ombres baigné de mystère».

À ses débuts, cet artiste d'une quarantaine d'années né en Roumanie et qui avait représenté son pays en 2006 à la Biennale de Venise, peignait surtout à partir de photos réutilisées.

Ces dernières années, selon la Villa Médicis, «il s'est concentré sur l'invention et le développement d'une iconographie autonome», où il mêle mémoire collective et individuelle, littérature, histoire de l'art (référence au thème de la tentation de Saint Antoine) et vie quotidienne, profane et sacré, fiction et réalité.

L'une des thématiques récurrentes de l'exposition de Rome «est celle de la confusion des genres sexuels», de l'androgynie mais aussi de l'incertitude des physionomies et apparences.

L'incertitude entre féminin et masculin «trouve un écho dans d'autres formes intermédiaires» entre humain et animal, organique et artificiel, visage et masque, ont expliqué les organisateurs.

L'exposition de Victor Man clôt le cycle consacré au concept d'Académie, «espace symbolique où l'idée de la neutralité présumée de l'art côtoie le concept d'identité nationale», et prend la suite des projets de Patrizio Di Massimo (Le Turc luxurieux) et de Danh Vo (Chung ga opla, oeufs au plat).