La Fondation Beyeler, célèbre musée d'art moderne aux portes de Bâle, a créé l'évènement lundi, à quelques jours de l'ouverture de la foire d'art contemporain Art Basel, en exposant une oeuvre de l'artiste plasticien italien Maurizio Cattelan, représentant cinq chevaux empaillés dont la tête disparait dans le mur.

L'oeuvre exposée à Bâle est une composition reprenant les cinq éditions créées par Cattelan et présentées pour la première fois en 2007.

«C'est une installation éphémère, appelée Kaputt, car à la fin de l'exposition, prévue le 6 octobre, chaque cheval retournera à son propriétaire», a indiqué à l'AFP une porte-parole de la fondation.

Les cinq oeuvres appartiennent toutes à des collectionneurs privés.

Maurizio Cattelan, qui «vit entre Milan et New York», n'était pas présent à Bâle lundi pour l'inauguration de l'exposition.

Selon la Fondation Beyeler, Maurizio Cattelan, 53 ans, est «l'un des artistes les plus discutés de notre temps».

«Sa création aux multiples facettes reflète les paradoxes et la folie de notre société, en même temps que la lutte de l'individu pour y trouver sa place», ajoute la Fondation.

Le musée Guggenheim de New York lui a rendu récemment hommage à travers une grande rétrospective.

Maurizio Cattelan est né à Padoue, en Italie. Après plusieurs emplois d'ouvrier, il a travaillé comme designer pour l'industrie et a décidé de se tourner vers une carrière artistique après avoir vu une oeuvre du principal représentant de l'Arte Povera, Michelangelo Pistoletto.

En Suisse, les oeuvres de Cattelan ont été montrées en 1999 à la Kunsthalle de Bâle et en 2000 au Musée Migros de Zurich.

En janvier dernier, une statue représentant Adolf Hitler agenouillé dans le site de l'ancien ghetto juif de Varsovie, réalisée par Maurizio Cattelan a provoqué une vive émotion dans la communauté juive polonaise.

L'oeuvre, intitulée Him était présentée dans le cadre d'une exposition de l'artiste, au Centre d'art contemporain de Varsovie.

En 2004, l'exposition à Séville d'une statue d'enfant pendu, réalisée par Cattelan, a aussi déclenché une polémique entre la Biennale d'Art Contemporain de Séville et une partie des autorités locales.

Cattelan avait déjà causé une forte polémique à Milan avec la même oeuvre la même année.