La 6e Virée des ateliers, du 9 au 12 mai, marque un tournant. Organisé désormais par la Société d'investissement de Sainte-Marie (SISM), l'événement est en croissance. Plus de créateurs présentés sur plus de lieux. Et surtout une qualité supérieure qui donne à cette expo-vente un intérêt croissant.

On avait l'habitude ces dernières années d'aller, le printemps venu, à la rencontre des artistes et des artisans de l'édifice Grover (2065, rue Parthenais), dans le quartier culturel des Faubourgs, découvrir leur travail dans leur atelier. L'an dernier, le Chat des artistes (2205, rue Parthenais) s'était ajouté. Cette année, c'est la coopérative d'habitation Lézarts (2220,  Parthenais) qui embarque dans le train de la Virée.

Il y aura donc une centaine de créateurs qui ouvriront leurs portes au public jeudi à 17h et ce, jusqu'au dimanche, même heure. Les visiteurs pourront voir des oeuvres dans les domaines de la photographie, de la peinture, sculpture, joaillerie, céramique, verre, luminaires, vêtements, maroquinerie, etc.

La Presse est allée y faire un tour et vous conseille quelques créateurs. D'abord, dans l'édifice Lézarts, le regroupement d'artistes en arts visuels et médiatiques présente 13 artistes pour la Virée. Notamment Adeline Rognon qui créé de sympathiques BD humoristiques et érotiques ainsi que des dessins évocateurs. On y trouve aussi les portraits expressifs de Michel Desroches, les estampes délicates d'Annie Conceicao-Rivet ou encore les photographies réalistes de Jean-Pierre Lacroix.

Initiative intéressante que celle d'Anne-Marie Ouellet qui organise un sondage auprès des visiteurs intitulé «Penser le futur», ce qui se traduira par une installation dans un proche... avenir.

Au Chat des artistes, nous avons vu la peintre Malgosia Bajkowska dans son atelier, inspirée par les chiffres de Roman Opalka, et son collègue Claude Le Blanc, qui peint avec passion, de l'huile et beaucoup de couleurs des chaloupes, «songes de passage», portraits sans âme qui vive mais renfermant un supplément d'âme. Magnifiques mais il faut compter entre 1000 $ et 1500 $ pour chalouper chez soi...

Dans le Grover, plusieurs ateliers ont retenus notre attention, d'abord les lampes en bois d'Isabelle Auger (Atelier Cocotte), de véritables oeuvres d'art en bois de merisier, chêne, érable ou noyer, qu'elle produit depuis deux ans et demi et qui se vendent partout au Canada.

«J'ai fait du design graphique à l'UQAM mais je voulais aller vers l'objet car ça ne me tentait pas de travailler dans un bureau», explique-t-elle. Aujourd'hui, ses créations sont même vendues dans les musées, comme au MAC et au MBAM.

À ne pas rater non plus, les oeuvres géographiques de James Kennedy, créées dans des plaques d'acier laminé noires, les peintures vivantes et colorées du quartier Centre-Sud de Michel Beaudoin, un travail de documentation picturale effectué par ce pompier à la retraite, et les accessoires de mode de Noujica, fabriqués localement par deux jeunes mamans, Catherine Cournoyer et Jinny Lévesque.

Directeur général de la SISM, Jean Perron croit dans le développement de la Virée comme dans celui du quartier culturel des Faubourgs. Les retombées économiques sont indéniables car la qualité est au rendez-vous, explique-t-il. La Virée des ateliers a atteint une sorte de maturité grâce à la qualité de ses créateurs et à la diversité de leurs réalisations. Et les créateurs affluent dans le quartier: il y avait 250 organismes culturels en 2009. Cette année, ils sont 449, ce qui représentent quelque 10 700 emplois... virés dans les ateliers!

Pour informations, notamment la liste des créateurs: www.lavireedesateliers.com