La prestigieuse foire parisienne de photographie Paris Photo sort de ses frontières pour la première fois en lançant vendredi la première édition de Paris Photo Los Angeles, dans les décors mythiques des studios Paramount à Hollywood.

Paris Photo, devenue en 17 ans d'existence la foire de photographie la plus importante au monde, cherchait depuis quelques temps à se développer à l'international. Et quand il a fallu choisir un lieu, «Los Angeles s'est imposée comme une évidence», explique à l'AFP Julien Frydman, directeur de Paris Photo.

«D'abord, c'est une ville qui a une relation à l'image et à des artistes qui utilisent l'image dans leurs travaux. C'est un peu l'endroit où toutes les écritures novatrices se sont développées», observe-t-il, citant John Baldessari, Edward Ruscha... où Man Ray, qui a aussi habité dans la Cité des Anges.

«Il y a ici une grande énergie, c'est une ville dans laquelle il y a beaucoup d'artistes, et riche de nombreuses institutions prestigieuses qui se sont transformées aux cours des dix dernières années», poursuit M. Frydman, qui a pris les rênes de Paris Photo il y a un peu plus de deux ans, après avoir été de directeur de l'agence Magnum Photos à Paris.

En choisissant Los Angeles, Paris Photo veut également faire le lien «avec l'image en mouvement. C'est pour cela qu'on va introduire encore plus la vidéo dans la foire, parce qu'il y a beaucoup d'artistes qui utilisent en même temps le médium de la photographie et le médium de l'image en mouvement», dit-il.

Paris Photo Los Angeles, qui a vocation à se tenir chaque année, accueillera pour sa première édition, du 26 au 28 avril, quelque 60 galeries, donc la moitié n'ont jamais participé à la manifestation parisienne.

«Nous avons une très grande diversité de galeries et d'oeuvres présentées», observe M. Frydman. «On a les oeuvres classiques des années 20 et 30, du Man Ray par exemple, mais aussi des choses très contemporaines. Tous les langages de la photographie sont représentés».

La manifestation a également proposé des tarifs promotionnels à de jeunes galeries, pour permettre d'inviter «une scène un peu plus jeune et plus locale».

Si la manifestation parisienne est installée depuis 2011 dans l'écrin du Grand Palais, l'édition de Los Angeles joue la carte hollywoodienne et se tiendra dans les studios Paramount, au coeur du quartier d'Hollywood.

Une partie des galeries seront réparties sur trois plateaux de tournage tandis que d'autres investiront les «boutiques» des décors à ciel ouvert reproduisant des rues typiques de villes américaines - New York, Chicago...

«Avec la Paramount, on bénéficie d'un lieu incroyable que beaucoup de personnes ne connaissent pas, on peut créer des environnements extrêmement créatifs pour présenter les oeuvres et on évolue vraiment entre fiction et réalité», remarque M. Frydman.

«Quand vous entrez sur ces plateaux, vous découvrez que c'est là qu'ont été tournés Sueurs froides, King Kong ou Le danseur du dessus (Top Hat, en version orignale) et vous entrez immédiatement dans un mode contemplatif, un état idéal pour regarder les oeuvres».

Les organisateurs attendent pour la première édition entre 8000 et 10 000 visiteurs - ils étaient un peu plus de 55 000 lors du dernier Paris Photo -, espérant notamment attirer les nombreux collectionneurs californiens et les professionnels de l'industrie du cinéma, souvent férus de photographie.

Quels seront les critères pour décider du succès de Paris Photo Los Angeles?

«Premièrement, que le exposants considèrent que les oeuvres sont montrées dans un environnement optimal», explique M. Frydman. «Deuxièmement, qu'ils vendent. Troisièmement, qu'ils vendent. Et quatrièmement, qu'ils vendent. Une foire est un succès si les oeuvres des artistes rencontrent des acheteurs».