Très en demande sur la scène muséale, Adad Hannah expose, jusqu'au 16 mars dans l'édifice du Belgo, des échantillons de trois corpus qui élaborent tous sur l'intention du geste. À voir chez son galeriste Pierre-François Ouellette Art Contemporain.

Depuis trois ans, Adad Hannah travaille comme un acharné. Pas le choix! Les musées internationaux s'arrachent sa participation pour des installations et les tableaux vivants qui ont fait sa réputation. Il a répondu à dix commandes muséales en trois ans. Plus qu'honorable pour un artiste québécois en art contemporain.

Parmi ces commandes, citons pour 2012, Mirroring the Brodsky commandé par la fondation Pro ARTE à Saint-Pétersbourg, dans le cadre du festival Contemporary Art in Traditional Museum, Mirroring the Tamayo demandé par le Musée Tamayo de Mexico, Daydreams of the Drunken Scholar, réalisé au San Antonio Museum of Art ou encore The Diversions, une expérience menée avec des jeunes à l'occasion de la réouverture du musée d'art Judith & Norman Alix, à Sarnia, en Ontario.

La galerie PFOAC expose ainsi jusqu'au 16 mars quelques oeuvres de ses deux dernières commandes ainsi qu'un autre corpus, 18 Minutes, produit en Colombie-Britannique.

Présenté sur six écrans, 18 Minutes a été exposé à Séoul en 2010 et jamais à Montréal. Il s'agit de 18 vidéos d'une minute de 18 scènes différentes captées lors d'une réception fictive dans une grande et belle maison.

On sent dans les images à la fois du drame, de la consolation, de la drague, des conventions sociales, des éléments d'une narration qui se construit à partir des seuls gestes. Sans dialogues. On peut avoir une idée de l'ensemble du projet, notamment sa préparation, sur le site pfoac.com.

Avec The Diversions, pour lequel Adad Hannah a travaillé avec des adolescents de la communauté de Sarnia, on découvre des scènes fantaisistes sur le thème de l'autorité, à la fois en prison et dans une école. Démarche fantaisiste mais pas seulement, notamment avec cette photo où la salle de classe a été ravagée, les livres brûlés, mais une jeune écolière écrit encore au tableau... signe d'espoir malgré tout.

Hannah, qui prépare actuellement une autre exposition au Leeum Samsung Museum of Art, présentée dans quelques semaines à Seoul, a reçu une autre commande du musée de Sarnia qu'il doit présenter là-bas l'été prochain.

Enfin, on a la chance de contempler quelques oeuvres de son projet de San Antonio où il s'est inspiré de l'art japonais érotique et de l'orientalisme pour créer des tableaux vivants avec des gens du musée prenant des poses langoureuses. En 15 minutes d'observation, on acquiert une bonne idée de l'ensemble de Daydreams of the Drunken Scholar, des oeuvres sensuelles, artistiques et très colorées... qui font penser à son projet antérieur du Radeau de la Méduse.

Par ailleurs, si vous avez deux minutes supplémentaires, demandez qu'on vous ouvre la porte de l'Espace projet de PFOAC où le galeriste propose un travail d'Edward Maloney, commissaire et fidèle assistant de Pierre-François Ouellette, qui a créé une installation vidéo immersive très intéressante.

Conçue pour le World Event Young Artists 2012 de Nottingham, en Angleterre, dans le cadre du volet culturel des Jeux olympiques de Londres, Figments of Reality est constitué d'une vidéo tournée devant un commerce de la Petite Italie.

On y voit les employés et les clients entrant et sortant. Mais en même temps que vous regardez l'oeuvre, une caméra vous filme et vous vous retrouvez incorporé à l'image. Une image dans laquelle on aperçoit aussi le reflet de la circulation automobile. Un autre tableau vivant inventif qui complète bien les Travaux récents d'Adad Hannah.

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Travaux récents, jusqu'au 16 mars à la galerie PFOAC.