Le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles offre un hommage inédit au peintre français Antoine Watteau, le créateur des «fêtes galantes», avec une exposition de ses nombreux tableaux consacrés à la musique et une série de concerts sous la conduite du chef William Christie.

«La musique est omniprésente dans l'oeuvre de Watteau. Un tiers de ses tableaux montrent un musicien jouant ou s'apprêtant à le faire», explique Florence Raymond, la commissaire de Watteau, la leçon de musique.

Visible jusqu'au 23 mai, cette exposition présente 140 oeuvres, dont 15 tableaux de Watteau, une quarantaine de ses dessins et gravures, ainsi que des toiles de peintres de l'époque, des partitions et des instruments de musique.

Le Palais des beaux-arts, ou «Bozar», a voulu «associer art visuel et musical» en faisant de William Christie, grand spécialiste de la musique française du XVIIIe siècle, le commissaire général de l'exposition. Les visiteurs peuvent ainsi s'isoler dans des «alcôves» pour écouter, à l'aide de casques, des extraits d'un concert autour des compositeurs Couperin et Charpentier qu'il a conduit fin janvier.

Des musiciens vont également se produire régulièrement dans les salles d'exposition tandis que William Christie, fondateur de l'orchestre des Arts Florissants, présente un cycle de huit concerts intitulé Watteau et les muses jusqu'à fin mai.

«Nous voulons faire écouter la peinture de Watteau», un artiste qui était «musicien dans l'âme» et a «rendu avec une grande justesse les gestes et la concentration des musiciens», souligne Florence Gétreau, conseillère musicale de l'exposition.

Né en 1684 à Valenciennes et mort à l'âge de 37 ans, Antoine Watteau est considéré comme «une étoile filante» de l'art du XVIIIe siècle, une époque où Paris connaît un bouillonnement esthétique considérable à la fin du règne de Louis XIV.

Il invente le langage artistique sensuel des «fêtes galantes», «ces scènes d'intimité, de conversation et de musique nichées au coeur d'une nature où la condition humaine se joue des apparences», selon les commissaires.

Cette exposition interdisciplinaire se tient grâce à la collaboration entre Bozar et le musée des Beaux Arts de Lille qui, dans le cadre du programme Artline, proposent une «programmation croisée» dans les deux villes voisines. Lille a ainsi récemment présenté une rétrospective d'envergure sur le fantastique dans l'art flamand.

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Watteau, une leçon de musique, jusqu'au 23 mai au Palais des Beaux arts de Bruxelles, www.bozar.be