Présentée ce mercredi soir au Théâtre Outremont, la deuxième édition du Gala des arts visuels a célébré l'excellence en art contemporain au Québec. Parmi les personnes récompensées, citons la sculpteure Valérie Blass pour son exposition au Musée d'art contemporain de Montréal (MACM), Jacynthe Carrier, qui a obtenu le prix Pierre-Ayot, et Jean-Pierre Gauthier, qui a reçu le prix Louis-Comtois.

Pour son art de mêler avec talent l'humain et l'abstrait avec humour et à-propos, Valérie Blass a été honorée du prix Meilleure exposition dans une institution muséale, avec la rétrospective de son travail des six dernières années présentée au MACM.

«J'ai eu la chance de travailler avec Lesley Johnson (du MACM)», a notamment dit Valérie Blass en recevant son prix pour cette exposition qui voyage en ce moment au Canada.

Le prix Pierre-Ayot, décerné à un artiste de moins de 35 ans, a été remis par la Ville de Montréal et l'Association des galeries d'art contemporain (AGAC) à Jacynthe Carrier, qui avait reçu le Prix de la création artistique du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) l'an dernier pour sa vidéo À l'errance.

On peut voir ses oeuvres jusqu'au 12 janvier à la galerie Occurrence et dans le cadre de l'exposition Sous les projecteurs, qui regroupe le travail des six artistes finalistes des Prix Ayot et Comtois, à la Maison de la culture Frontenac jusqu'au 10 janvier. Les autres finalistes étaient Guillaume La Brie et Seripop (Chloé Lum et Yannick Desranleau).

C'est Jean-Pierre Gauthier, lauréat du prix Sobey en 2004, qui a reçu le prix Louis-Comtois, décerné à un artiste au sommet de sa carrière. Il exposait, au printemps dernier, à la 6e Manif d'art de Québec, des sculptures cinétiques faites de tubes de métal et de fils électriques. Les autres finalistes étaient Mathieu Beauséjour et Stéphane La Rue.

«Je n'ai pas une pratique facile à vendre», a dit Jean-Pierre Gauthier qui a remercié les galeries, musées, organismes publics et journalistes qui ont soutenu ou raconté son travail.

Le prix Meilleur commissariat de l'année a été remis à John Zeppetelli pour son exposition, à DHC/ART, Chroniques d'une disparition, qui réunissait les oeuvres d'Omer Fast, Teresa Margolles, Philippe Parreno, Taryn Simon et José Toirac.

Le prix du meilleur commissariat réalisé par un commissaire émergent est allé à Andréanne Roy, la nouvelle conservatrice en art contemporain du Musée régional de Rimouski pour l'exposition sons et peintures David Lafrance - Ouvert la nuit. Cette exposition a aussi reçu le prix Meilleure exposition - Hors Montréal.

Après avoir reçu son prix, Andréanne Roy a rendu hommage à David Lafrance et au Musée de Rimouski qui l'a accueillie, elle qui était auparavant assistante à la galerie Simon Blais.

Conçue par Marie Fraser, la Triennale québécoise 2011 au MACM, intitulée Le travail qui nous attend, a obtenu le prix Meilleure manifestation publique.

«Nous sommes très fiers de cette reconnaissance», a dit Paulette Gagnon, directrice du MACM. L'événement artistique avait attiré 75 000 visiteurs.

«L'art contemporain mérite d'être célébré ce soir», a dit Marie Fraser.

L'installation sur l'enfance et la banlieue Du haut de mon sous sol, d'Éric Lamontagne, présentée à la Maison des arts de Laval a été récompensée, tout comme l'exposition Archi-féministes! : Archiver le corps présentée à Optica et l'installation en contreplaqué Split créée par Alexandre David l'an dernier à la Parisian Laundry.

Les créateurs Jean-François Cooke et Pierre Sasseville ont reçu le prix Art public pour Mélangez le tout, leur sculpture en forme de batteur mécanique à oeufs installée devant le Centre Jean-Claude Malépart.

Joyce Yahouda, de la galerie éponyme, est la Galeriste de l'année.

Formé en 1967, le duo Cozic (Monic Brassard et Yvon Cozic) a reçu des mains du ministre de la Culture, Maka Kotto, la bourse de carrière Jean-Paul Riopelle du CALQ.

Anne-Marie Ninacs a obtenu le prix Meilleur essai - Auteur de l'année pour Désirer voir / Lucidité : vues de l'intérieur, publié à l'occasion du 12e Mois de la photo à Montréal.

Mme Ninacs a remercié, en citant leurs noms, tous les artistes qui ont participé à la dernière édition du Mois de la photo.

Catherine Bolduc a été récompensée par le prix Meilleure publication pour son livre Mes châteaux d'air et autres fabulations : 1996-2012 sur sa production artistique.

Enfin, un hommage a été rendu à Phoebe Greenberg, la mécène, la productrice et la fondatrice et directrice de DHC/ART Fondation pour l'art contemporain et du Centre PHI, le tout nouvel espace culturel multimédia situé dans le Vieux-Montréal. Mme Greenberg est une passionnée des arts autant que de Montréal.

Elle déclarait récemment à La Presse : «L'art a toujours été un initiateur de changement, un déclencheur de modernité et un créateur d'échanges (...) L'art unit les gens et les réunit.»

Ce mercredi soir, après avoir reçu une oeuvre de Jacynthe Carrier, elle a dit que «Montréal est une des villes les plus vivantes au point de vue culturel dans le monde» et a loué «les gens qui passent leur vie à promouvoir l'art car c'est un rassembleur d'humanité.»

Côté animation, le gala a présenté des performances du groupe les Fermières obsédées, de Geneviève & Mathieu (de Rouyn-Noranda) et de Thierry Marceau, qui vient d'être sélectionné pour concevoir le premier 1% (intégration d'une oeuvre à l'architecture) en performance.

Il occupera, avec une oeuvre performative qu'il a débutée en direct au Théâtre Outremont, les passerelles vitrées de l'édifice 2-22. Sa performance consistait globalement à être embarqué par des ambulanciers sur une civière pour être emmené au 2.22 où il la poursuivra pendant trois jours et trois nuits.

Enfin, le chanteur Pierre Lapointe a interprété Tous les visages pour honorer les artistes visuels disparus depuis un an, notamment Melvin Charney, Sylvain Grondin, François-Xavier Morange, Denise Gérin-Lajoie, Pierre Dumont, Annette Hurtig et Arnaud Maggs.