À l'aide de manuscrits, procès verbaux, photos et dessins, le Musée des lettres de Bruxelles fait revivre le coup de folie du poète Paul Verlaine qui tira deux coups de feu sur son amant Arthur Rimbaud et fut condamné à deux ans de prison dans la capitale belge.

L'exposition Verlaine emprisonné se tient jusqu'au 13 janvier à quelques centaines de mètres de l'hôtel où Verlaine fit feu, le 10 juillet 1873, sur Rimbaud au terme d'une querelle d'ivrognes. Le jeune amant est légèrement blessé et Verlaine, alors âgé de 29 ans et inconnu du grand public, échoue en prison.

Pendant 18 mois, loin de sa jeune épouse, de son fils et de son amant, «le poète maudit», sevré d'absinthe, va composer de très nombreux poèmes réunis dans Cellulairement avant qu'ils ne soient ensuite publiés dans plusieurs recueils.

«Cellulairement est l'oeuvre d'un homme incarcéré qui ne déclame pas ses vers dans les salons dorés du Second empire, mais qui les écrit parfois avec des allumettes et du café sur du papier d'emballage, dans l'environnement sordide de la prison», résume Jean-Pierre Guéno dans Verlaine emprisonné, un livre publié conjointement par le Musée des lettres et manuscrits (MLM) et l'éditeur Gallimard. Dans sa cellule, le poète français «retrouve le chemin de son âme et celui de la grâce et de la foi», précise-t-il.

L'exposition présente le manuscrit original de Cellulairement, classé Trésor national par l'État français, des éléments du dossier judiciaire et de nombreuses pièces autographes de Verlaine et de Rimbaud. Ces documents sont complétés par des toiles et dessins, comme le Portait de Rimbaud sur son lit d'hôpital, dessiné par Jean Cocteau.

Après Bruxelles, cette exposition sera présentée à Paris du 8 février au 5 mai.

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Verlaine emprisonné, exposition ouverte jusqu'au 13 janvier 2013 au Musée des lettres et manuscrits, 1 Galerie du Roi à Bruxelles, www.mlmb.be