Un Polonais soupçonné d'avoir vandalisé une toile du peintre expressionniste abstrait américain Mark Rothko dimanche à la Tate Modern de Londres a été inculpé mardi pour avoir endommagé cette oeuvre.

Wlodzimierz Umaniec, qui se fait aussi appeler Vladimir Umanets, avait été arrêté lundi à Worthing (sud de l'Angleterre) et placé en garde à vue.

Le jeune homme de 26 ans, d'origine russe, avait revendiqué quelques heures plus tôt auprès de médias britanniques la paternité du graffiti inscrit dans un coin de l'oeuvre de Rothko, qui proclamait «Vladimir Umanets, une oeuvre potentielle de Yellowisme».

Le «Yellowisme» (qui pourrait se traduire par «Jaunisme»), dont il se présente comme l'un des fondateurs, n'est «ni de l'art, ni de l'anti-art», explique-t-il de façon obscure sur le site du mouvement. «C'est un élément de la culture visuelle contemporaine, ce n'est pas un mouvement artistique».

Le dommage est évalué à plus de 8000 dollars.

L'oeuvre vandalisée appartient à la série des Seagram, des tableaux monumentaux commandés par un restaurant à New York en 1958. L'artiste avait finalement annulé, pour une raison mystérieuse, cette commande, et les oeuvres sont exposées à la Tate depuis 1970.

La Tate Modern n'a pas pu estimer la valeur du tableau endommagé, mais l'oeuvre d'art contemporain la plus chère jamais vendue aux enchères appartient à Mark Rothko, Orange, Red, Yellow, qui a été adjugée 86,9 millions de dollars aux enchères en mai 2012 à New York.