Des chefs-d'oeuvre de Pierre Paul Rubens (1577-1640), Antoine van Dyck (1599-1641), Jacques Jordaens (1593-1678) et d'autres peintres baroques flamands du XVIIe siècle, prêtés par les musées royaux de Bruxelles, sont exposés à Paris au musée Marmottan-Monet jusqu'au 3 février 2013.

L'exposition Rubens, Van Dyck, Jordaens et les autres propose une sélection de 41 tableaux, dont certains sont des acquisitions récentes ou ont fait le voyage à Paris pour la première fois, comme L'annonciation de Gérard de Lairesse (1640-1711).

«Cette exposition est née dans le cadre d'un partenariat entre Marmottan et les musées royaux de Bruxelles dans le but de valoriser leurs collections réciproques au travers d'expositions temporaires», a expliqué à l'AFP Sabine Van Sprang, commissaire de l'exposition et conservatrice de la peinture flamande des musées royaux de Belgique.

Cinq sections parcourent la peinture flamande du «Grand siècle» à travers les principaux genres: peinture d'histoire, portrait, scène de genre, paysage et nature morte.

Parmi les pièces maîtresses, Les Miracles de Saint Benoît de Rubens, tableau entièrement autographe au caractère inachevé, met à nu la virtuosité de l'artiste.

L'exposition propose également le truculent Le Roi boit et le Portrait d'une dame âgée de Jacques Jordaens, ainsi que l'un des chefs-d'oeuvre d'Antoine van Dyck, le Portrait du Père Jean Charles della Faille.

Ce type de portrait, réservé par Rubens et Van Dyck à leurs clients nobles ou bourgeois, témoigne de l'influence de leurs années italiennes, notamment à Gênes, où ils connurent un succès considérable comme portraitistes de l'aristocratie locale.

L'exposition donne aussi à voir la peinture flamande du deuxième tiers du XVIIe siècle, illustrée par David Teniers le Jeune, Jan Fyt ou Abraham Brueghel, l'un des points forts de la collection du musée de Bruxelles.

«Des chefs-d'oeuvre de Rubens, Van Dyck et Jordaens sont présentés car on ne peut pas parler de peinture baroque sans les évoquer, mais il semblait intéressant de mettre l'accent sur les peintres du deuxième tiers du XVIIe siècle pour le public parisien, moins familiarisé à ces artistes là», souligne Mme van Sprang

L'exposition fait aussi la part belle à des maîtres moins connus, mais qui bénéficièrent à leur époque d'une grande renommée, tels que Cornelis Schut, Gérard de Lairesse, Jacob van Oost l'Ancien, Jan Siberechts, Gillis van Tilborch ou David Ryckaert.

Elle présente enfin le Silène ivre et endormi attaché par la nymphe Eglé et des putti, dernière acquisition des Musées royaux et dont l'auteur, le peintre d'origine bruxelloise Karel Philips Spierinck, fut l'un des tout premiers émules de Nicolas Poussin.

Le partenariat entre les deux institutions se poursuivra avec Claude Monet et le japonisme qui se tiendra à Bruxelles (2014), puis à Paris (2015).