Une toile de Gustav Klimt volée par les nazis et récemment restituée au petit-fils de sa propriétaire, a été vendue mercredi soir 40,4 millions de dollars lors des enchères d'automne chez Sotheby's à New York.

Litzlberg am Attersee, une toile de 1,10 m sur 1,10 m peinte en 1915, a largement dépassé son estimation de 25 millions de dollars, lors d'une soirée où les ventes sont généralement restées dans la fourchette des estimations, avec quelques invendus.

La toile avait été restituée au printemps dernier par le Musem der Moderne de Salzburg au Montréalais Georges Jorisch, petit-fils d'Amalie Redlich morte en déportation.

Le clou de la vente devait être une sculpture d'Henri Matisse, Nu de dos, estimée à entre 20 et 30 millions de dollars, partie d'une série de quatre sculptures semblables qui devaient toutes être mises aux enchères ces prochains mois.

Mais Sotheby's l'a retirée de la vente au dernier moment, expliquant dans un communiqué que les quatre sculptures avaient été vendues mardi à un particulier. Le prix de la transaction n'a pas été divulgué.

Autre vente phare de la soirée, un Picasso, L'Aubade, grande toile de près de 2m de large peinte en 1967, a été adjugée pour 23,04 millions de dollars, dans la fourchette basse de son estimation (entre 18 et 25 millions).

Cette même toile avait été adjugée 100.000 dollars en 1979 chez Sotheby's, a confié lors d'une conférence de presse David Norman, co-président international pour l'art moderne et impressionniste chez Sotheby's.

Autre succès de la soirée, une toile de Gustave Caillebotte, «le pont d'Argenteuil et la Seine», a été adjugé 18 millions de dollars, pour une estimation entre 9 et 12 millions. C'est un record pour l'artiste impressionniste lors d'une vente aux enchères.

Au total, 57 des 70 oeuvres mises aux enchères ont été vendues, pour un total de 199,804 millions de dollars, un peu au dessus des estimations.

Parmi les invendus, figurent deux petits Renoir, trois Miro, un Derain, un Pissaro et un Picasso.

Mais les responsables de Sotheby's se sont dits mercredi soir «très contents» de leurs résultats, après les difficultés rencontrées mardi soir chez Christie's où les oeuvres phare n'ont pas été vendues.

Dans un «marché très volatile», les estimations «sont cruciales», a expliqué Simon Shaw, responsable de l'art moderne et impressionniste chez Sotheby's. «Ce n'est pas le moment de prendre des risques (...) Les acheteurs sont très expérimentés et très exigeants», a-t-il ajouté.