Artiste secret, partagé entre l'Italie et son Amérique natale, Cy Twombly, décédé mardi à Rome, a pris place parmi les plus grands de l'art abstrait du XXème siècle, célèbre pour ses toiles aux graffitis nerveux, au plus proche de l'instinct de l'Homme.

Né en 1928 à Lexington, en Virginie, il est éduqué à Rome (Georgie), puis à Boston. Il fait la connaissance, en 1950, de Robert Rauschenberg qui sera lui aussi l'un des artistes américains les plus reconnus de sa génération.

Il passe l'année suivante au célèbre Black Mountain College, en Caroline du Nord, pépinière de l'avant-garde new-yorkaise, aux côtés de John Cage ou Robert Motherwell.

Dans les années 50, il voyage avec Rauschenberg à Rome et au Maroc avant, en 1959, de se marier avec l'Italienne Tatiana Franchetti et de s'installer à Rome, une ville dont il tombe amoureux, et où il partagera son temps avec les États-Unis.

Le Twombly des années 50 est celui qui trace des bâtons, des traits au charbon ou à la mine de plomb, au plus près du geste primitif de l'homme.

Au fil des ans, ses lignes s'enroulent en pelote, se hachent en signes calligraphiques, se coiffent de tâches de couleurs rouges comme des fleurs de pavot, où se transforment en gerbes de couleurs.

Ses graffitis, qui laissent toujours paraître la force voire la violence du geste de l'artiste, ou ses collages laissent parfois deviner des lettres ou des mots, comme des références enfouies, notamment celles à la mythologie antique, si proche de lui en Italie.

En 1994, le Musée d'art moderne (MoMA) de New York organise une rétrospective de ses peintures. Aux enchères, les prix de ses toiles s'envolent. Peintre consacré, il voit de nombreuses expositions consacrées à ses oeuvres, mais il ne court pas les vernissages et préfère rester dans l'ombre.