Gunter Sachs, baptisé par la presse de son pays natal «seul et unique play-boy allemand», s'est suicidé à 78 ans pour échapper à la maladie d'Alzheimer, laissant le souvenir d'un millionnaire flamboyant qui avait conquis le coeur de Brigitte Bardot.  

La famille du photographe a publié dimanche une lettre d'adieux dans laquelle il dit avoir pris conscience ces derniers mois qu'il souffrait «de la maladie sans issue A.»

Gunter Sachs, qui s'est donné la mort dans son chalet en Suisse, écrit que «la perte de contrôle intellectuel sur (sa) vie aurait été un état indigne» et qu'il avait voulu «l'empêcher de manière résolue», selon ce message reproduit par l'Agence Télégraphique Suisse.

Brigitte Bardot «est effondrée. Elle avait gardé des liens très forts avec Gunter Sachs», a-t-on appris auprès de la Fondation de l'ancienne icône du cinéma français.

L'hebdomadaire allemand Focus, sur son site internet, affirme que Gunter Sachs s'est suicidé avec une arme à feu.

Dimanche, les abords du «Vieux Chalet», sa résidence qui surplombe la célèbre station de ski de Gstaad, étaient déserts à l'exception de deux gardes de sécurité.

Le grand public connaît surtout Gunter Sachs en tant que troisième des quatre maris de Brigitte Bardot ou «BB», qu'il épouse alors qu'elle est l'icône absolue du cinéma français.

Quelques heures après leur rencontre, il fait larguer par hélicoptère des centaines de roses rouges sur la Madrague, la célèbre maison de l'actrice à Saint-Tropez, sur la côte d'Azur.

«Ce n'est pas tous les jours qu'un homme largue une tonne de roses dans votre cour», écrira-t-elle.

Quelques semaines plus tard, le 14 juillet 1966, le mariage a lieu, dans la plus stricte intimité, à Las Vegas. Ils divorcent le 1er octobre 1969.

Auparavant, Gunter Sachs avait fait interdire la diffusion de la chanson «Je t'aime moi non plus», enregistrée en 1967 par le duo Brigitte Bardot et Serge Gainsbourg, alors amants. Le duo sulfureux sera réenregistré en 1969 avec Jane Birkin

Petit-fils du fondateur d'Opel, Adam Opel, et fils d'un riche industriel, celui que les éditions internet des journaux allemands qualifiaient dimanche de «playboy exemplaire» ou de «gentleman», est né le 14 novembre 1932 à Mainberg (sud de l'Allemagne), mais a passé le plus clair de sa vie en Suisse, dont il prendra la nationalité en 1976.

Ne s'occupant que de loin de l'héritage industriel familial, Gunter Sachs s'illustre plutôt par son train de vie fastueux et ses frasques amoureuses.

Outre Brigitte Bardot, les journaux lui attribuent la conquête de l'ancienne impératrice d'Iran Soraya.

Père de trois enfants, il était marié depuis 1969 avec un ancien mannequin suédois.

Ses amours intéressent davantage que son authentique passion pour l'art.

Lui-même photographe et auteur de documentaires reconnu, Gunter Sachs a aussi été un mécène féru de «pop art», ami personnel d'Andy Warhol et de Salvator Dali.

Ces dernières années, il se passionnait pour l'astrologie et y avait consacré un livre, devenu un best-seller.

La vie de Gunter Sachs a été émaillée de drames personnels. À l'âge de 26 ans, il perd sa première épouse des suites d'une erreur médicale. Et la même année, son père se suicide par arme à feu.

«Gunter Sachs a toujours mordu dans la vie à pleines dents (...). Ceux qui l'ont connu peuvent très bien s'imaginer qu'il ait voulu la quitter plus vite pour mettre fin aux souffrances de la vieillesse», lisait-on dimanche sur le site internet du journal suisse Die Neue Zürcher Zeitung.