Quand vient le temps de manipuler le fouet d'«Indy», la dame s'en occupe personnellement...

«La manipulation des pièces se fait toujours avec des gants blancs», nous dit Laela French, directrice des collections de Lucas Films où elle est responsable de la conservation de plus d'un million d'objets: des ailerons des requins de Jaws au masque de Darth Vader, en passant par les robes des compagnes d'aventures d'Indiana Jones, aussi bien mises dans la jungle qu'à la ville.

Mme French - elle a fréquenté la Sorbonne et parle fort bien français - est à Montréal pour superviser l'installation de la «Piste d'Indy» qui comprend quelque 150 accessoires, maquettes et croquis ayant servi aux quatre films de la «franchise» dont les revenus dépassent par ailleurs les 2 milliards de dollars. De quoi se payer des conservatrices compétentes.

«George Lucas a exprimé le désir d'ouvrir les collections au public», souligne Laela French qui a déjà occupé un poste semblable au Museum of Western Heritage de Gene Autrey, le cowboy chantant, avant de se retrouver au Skywalker Ranch, près de San Francisco. «Indiana Jones a de nombreux fans - j'en suis - et ils ont toujours de vastes attentes. Cette exposition raconte une histoire globale et elle va les combler...»

La science inspire la fiction

Claude Benoit, présidente et chef de la direction de la Société du Vieux-Port de Montréal, se réjouit pour sa part de cette grande première: jamais auparavant une exposition internationale n'a été inaugurée au Centre des sciences de Montréal (CSM), le plus fréquenté au Canada après celui de l'Ontario Science Center de Toronto. «La science inspire toujours la fiction», lance Mme Benoit, heureuse d'accueillir au CSM une expo didactique «dans un contexte plus ludique». «La nouvelle richesse, c'est l'information et notre centre joue pleinement son rôle de la faire découvrir.»

Pour Jacques-André Dupont, VP marketing de Spectra et producteur délégué de L'Aventure, l'inauguration à Montréal était un must: «Lucas Films voulait que l'on commence en Europe, mais on a dit non. C'est un projet d'une extrême complexité qui implique des marques prestigieuses avec tout ce que ça comporte en termes de contrôle de la qualité.

«On a travaillé pendant deux ans et demi avec des intervenants à Québec, à Montréal, à Philadelphie, à Washington et en Californie et on voulait être dans nos affaires pour le lancement. Jamais un musée, nulle part, n'aurait pu réaliser ce projet-là à la vitesse qu'on l'a fait...»