L'Iran a décidé de cesser sa coopération avec le musée du Louvre pour «non respect de ses engagements», a affirmé le vice-président Hamid Baghaie cité lundi par le site internet de la télévision d'État.

«L'Organisation iranienne du tourisme et de l'héritage culturel (OITHC) cesse à partir d'aujourd'hui toute coopération avec le musée français du Louvre pour non respect de ses engagements», a déclaré M. Baghaie qui dirige l'OITHC.

«Selon nos accords, le Louvre devait prêter des pièces historiques à l'Iran pour organiser une exposition, mais pour des raisons inconnues il ne l'a pas fait», a-t-il expliqué. «Dans le domaine culturel, nous n'acceptons pas que les pays européens nous regardent de haut».

Fin janvier, il avait menacé de couper les relations culturelles avec la France si le Louvre n'acceptait pas de prêter à l'Iran des pièces historiques pour une exposition.

Aux termes d'un accord entre le Louvre et l'OITHC, l'Iran a fourni au musée la matière pour deux expositions consacrées en 2008 et 2009 à l'art Séfévide et à l'histoire de la civilisation iranienne.

En contrepartie, le Louvre s'était engagé à organiser en Iran une exposition de pièces anciennes provenant de ce pays, sans toutefois fixer de date ni de thème précis pour cette exposition.

Les responsables du Louvre avaient réagi aux propos de M. Baghai en déclarant n'avoir pris «aucun engagement précis et contraignant» sur l'organisation d'une exposition d'art ancien iranien à Téhéran.

Le Louvre avait rappelé qu'en 2004, il avait signé avec l'OITHC «un accord de partenariat dans lequel ils exprimaient leur souhait de coopérer en matière de recherche et d'organisation d'exposition».

Ce partenariat «arrivera prochainement à son terme, en juin 2011, et les discussions sur son éventuelle reconduction n'ont pas été engagées», avait souligné le Louvre.

En février 2009, M. Baghaie avait annoncé la rupture des relations avec le British Museum pour protester contre de multiples reports du prêt prévu du Cylindre de Cyrus.

Après plusieurs mois de polémique, le British Museum a envoyé ce trésor archéologique en septembre 2009 à Téhéran, pour une exposition de quatre mois prolongée jusqu'à mi-avril.