Une collection d'objets précieux en ivoire, qu'Agatha Christie a contribué à nettoyer à l'aide de sa crème pour le visage sur les fouilles menées par son mari archéologue, a été rachetée par le British Museum, pour être exposée à partir de la semaine prochaine.

Le célèbre auteur de romans policiers, présent sur les fouilles dirigées par son deuxième mari Sir Max Mallowan dans le nord de l'Irak, ne dédaignait pas mettre la main à la pâte.

Agatha Christie «faisait partie de l'équipe des fouilles et a écrit plusieurs romans pendant son séjour à Nimrud», souligne le British Museum dans un communiqué.

«J'avais mes outils favoris (...) un bâton orange, peut-être une aiguille à tricoter très fine (...) et un pot de crème pour dégager doucement la poussière des fissures sans porter atteinte à l'ivoire fragile», a écrit l'écrivain dans son autobiographie, publiée en 1977 soit un an après sa mort.

Les pièces d'ivoire datant des IXe au VIIe siècles avant Jésus-Christ, merveilleusement gravées de figures humaines, d'animaux, de motifs floraux ou géométriques, proviennent de cités phéniciennes et syriennes proche de la côte méditerranéenne. Elles ont été collectées comme butin ou trophée et ramenées en Irak, sur le site de Nimrud, alors une des grandes capitales assyriennes située sur le Tigre, dans le nord du pays.

Les fouilles de l'École britannique d'archéologie en Irak entre 1949 et 1963 «sans doute la plus importante expédition britannique au Moyen-Orient» ont permis de rassembler la plus belle collection jamais découverte dans la région, selon le musée.

Le British Museum a racheté le millier d'objets et les 5000 fragments pour 1,17 million de livres, soit sa plus importante acquisition depuis la Deuxième Guerre mondiale.

Le musée en a acheté un tiers grâce à des dons, un tiers a été cédé gracieusement par le British Institute for the Study of Iraq, héritier des collections de l'expédition de l'époque, et le dernier tiers, soit 65 pièces de choix, doit être restitué à l'Irak.