Le Service de l'éducation et de l'action culturelle du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) présente jusqu'en mai l'exposition L'Opéra de Montréal loge au Musée dans le but de faire découvrir l'opéra aux jeunes générations.

C'est l'Opéra de Montréal (OdM) qui a eu l'idée de l'exposition. «L'Opéra de Montréal nous a sondés l'an dernier à l'occasion de son 30e anniversaire, explique Jean-Luc Murray, chef du Service de l'éducation et de l'action culturelle. L'idée est de montrer les coulisses du monde de l'opéra et ses savoir-faire. L'Opéra est convaincu que de donner accès à la culture aux jeunes est primordial.»

L'exposition, qui s'adresse en fait à tous les publics, amateurs de musique ou simples curieux, permet de passer un bon moment au MBAM, à écouter des extraits d'opéra avec un audioguide et à découvrir des objets prêtés par l'OdM. Trois sections ont été définies: une pour les costumes, une pour les accessoires et une qui fournit des informations sur le chant.

Dans la première section, on présente huit costumes provenant de la réserve de l'Opéra de Montréal, qui en possède 4500 dont certains ont plus de 30 ans. «Ces costumes font un lien avec notre collection d'art européen dans laquelle on peut voir de tels types de costumes peints», dit Jean-Luc Murray.

Sont présentés les costumes de Manon et du chevalier Des Grieux de l'opéra Manon Lescaut, et ceux de Cio-Cio-San (Madama Butterfly), Ramfis (Aïda) et Mefisto (Mefistofele). Pour chaque costume, on écoute un extrait de l'opéra correspondant avec l'audioguide qui transmet quelques informations supplémentaires. On peut aussi voir quelques dessins et croquis servant à la conception de ces costumes.

La deuxième section comprend un grand nombre d'accessoires: des épées, des couteaux, des perruques, des souliers, des gants, des corsets, des bijoux, des chandeliers, etc. Un film présente comment les décors de l'opéra Cendrillon ont été installés sur la scène en quatre jours, l'an dernier.

La troisième section permet d'apprendre quels sont les différents types de voix des chanteurs d'opéra, notamment qu'une tessiture est l'étendue dans laquelle la voix peut se mouvoir, que les voix ont un timbre, une puissance et une endurance.

L'arrêt à ce poste est fort intéressant. On peut écouter une vingtaine d'extraits d'opéras avec les voix féminines de sopranos, de mezzo-sopranos et de contraltos et les voix masculines de ténors, de barytons et de basses.

On apprend que la Reine de la nuit (La flûte enchantée) est interprétée par une soprano colorature, telle que la cantatrice française Natalie Dessay; que la Québécoise Marie-Nicole Lemieux est une contralto à la voix sépulcrale, que le spécialiste du répertoire germanique Martti Talvela avait une des voix de basse les plus profondes tandis que le Montréalais Frédéric Antoun est, à l'opposé, un ténor léger.

Les visiteurs peuvent aussi découvrir la constitution d'un orchestre, le positionnement des musiciens dans la fosse et tout ce qui a trait à la régie dans les coulisses, un aspect mal connu. On peut ainsi consulter le cahier du régisseur annoté réellement utilisé pour la coordination d'un opéra.

L'exposition L'Opéra de Montréal loge au Musée est accessible pendant toute la saison scolaire afin de permettre aux écoles de s'organiser pour venir initier les jeunes à cet art total qu'est l'opéra, comme disait le compositeur Richard Wagner, puisqu'il combine musique, théâtre, poésie et arts plastiques.