Erin Davis avait 14 ans à sa première visite à Montréal. C'était en 1985 et le jeune ado avait accompagné son père au Festival international de jazz. «C'était la première que je sortais des États-Unis. Je me souviens juste que tout était gros», nous disait hier le fils de Miles Davis au vernissage de l'exposition consacrée à son père au Musée des beaux-arts.

L'exposition multimédia We Want Miles! du nom d'un disque du trompettiste datant de 1981 a été créée par la Cité de la musique de Paris, où elle a attiré plus de 75 000 spectateurs l'automne dernier. Elle sera présentée au MBA jusqu'au 29 août et Éric de Visscher, le directeur du Musée de la musique, nous a confirmé que des négociations étaient en cours avec «d'autres villes nord-américaines».Outre son fils, plusieurs proches de Miles Davis (1926-1991) assistaient à l'événement d'hier qui n'avait rien de la chaleur factice des vernissages habituels. Ainsi, Erin Davis, la gorge serrée au micro, a-t-il appelé à sa rescousse son cousin Vincent Wilburn Jr... «Miles n'a jamais couru après les prix: il voulait juste jouer sa musique», a dit le neveu et ancien batteur de Miles. «Et c'est cette musique qui nous émeut encore ici...»

Pour Nathalie Bondil, directrice générale du MBA, les concepteurs de l'expo ont su «rendre visible ce qui est invisible», c'est-à-dire l'oeuvre de celui que Duke Ellington appelait «le Picasso de la musique». «Parfaitement à sa place dans un musée d'art...»

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Demain en nos pages: la genèse de cette audacieuse entreprise et le parcours montréalais de Miles Davis que j'ai tenté de reconstituer. Plus la chronique de Nathalie Petrowski qui a failli prendre L'Ascenseur pour l'échafaud...