«Faire de bonnes affaires est le meilleur art qui soit», disait le roi de la pop, Andy Warhol. C'est à l'artiste devenu lui-même objet de marketing que s'attarde l'exposition La vie en pop - L'art dans un monde matérialiste, présentée cet été au Musée des beaux-arts du Canada à Ottawa (MBAC).

L'exposition qui provient originellement du Tate Modern, à Londres, s'intéresse à quelques superstars de l'art contemporain, Warhol en tête, qui ont brouillé la frontière entre leur art et leur célébrité. Le Warhol qui y est dépeint est celui des années 70 et 80, qui a notamment été mannequin et porte-parole publicitaire.

«Le Warhol de La vie en pop est celui qui avait cultivé sa personnalité publique comme un produit, explique le commissaire de l'exposition, Jonathan Shaughnessy. L'exposition réunit quelques-unes des figures-clés qui ont adhéré à la célèbre déclaration warholienne et qui ont réussi à créer leur propre marque artistique.»

Parmi elles se trouve l'artiste américain Jeff Koons, ex-spéculateur à Wall Street. Il est l'auteur d'un coup publicitaire fumant, Made in Heaven, dans lequel il pose avec celle qui deviendra sa femme (puis son ex-femme), la star du porno hongrois et ex-politicienne italienne Ilona Staller, dite Cicciolina.

«Dans Made in Heaven, Koons a fusionné son personnage public, son art et sa vie», affirme M. Shaughnessy. Les oeuvres de l'artiste japonais Takashi Murakami, de l'Américain Keith Haring et du Britannique Damien Hirst seront également présentées dans le cadre de l'exposition.

Les dirigeants du MBAC étaient à Montréal, hier, pour dévoiler la saison 2010-2011 du Musée. Outre La vie en pop, une panoplie d'expositions seront présentées cette année, dont une sur l'architecte d'Habitat 67, Moshe Safdie, qui compte le Musée des beaux-arts du Canada parmi ses réalisations majeures.