Une exposition organisée à Londres, la plus importante de ce genre au Royaume-Uni depuis 40 ans, décrypte l'art de Vincent Van Gogh à travers ses lettres: loin du fou qu'on imagine, c'est un travailleur passionné et acharné qui se laisse découvrir.

Le vrai Van Gogh: l'artiste et ses lettres réunit près de quarante lettres, 65 toiles et 30 dessins à la Royal Academy of Arts (RA), dans le centre de Londres. La plupart des missives proviennent du Musée Van Gogh d'Amsterdam, qui vient d'organiser une exposition semblable sur le sujet.

«Il y a un mythe entourant Van Gogh», explique à l'AFP la conservatrice de la RA, Ann Dumas. «Le sentiment populaire veut qu'il est fou et qu'il peignait très vite. Oui, il peignait très vite mais cette correspondance montre qu'il faisait des préparations méticuleuses en vue de ses oeuvres», ajoute-t-elle.

Dès l'âge de 27 ans où il se met à peindre, l'artiste travaille comme un forcené et partage d'une plume fine et soignée ses efforts, ses progrès mais souvent ses frustrations.

«Je cherche à faire aussi bien que certains peintres que j'ai beaucoup aimés et admirés», explique l'artiste dans un des nombreux courriers écrits en français, sa seconde langue à côté du néerlandais, et adressées le plus souvent à son frère Théo.

Jusqu'à sa mort, à 37 ans, il n'aura de cesse de tenter d'améliorer son art. En vain, croit-il. C'est peut-être cette frustration qui l'a poussé à se suicider en 1890, d'une balle tirée dans la poitrine. Mais le mystère demeure: «les lettres ne nous disent pas pourquoi», reconnaît Mme Dumas.

«Je risque ma vie pour mon art», écrivait Van Gogh dans sa dernière missive. Sur sa poitrine trouée d'une balle, son frère a retrouvé un brouillon de courrier. On peut y lire: «mon cher frère, merci de ta bonne lettre et du billet de 50 francs qu'elle contenait».