Un peu plus d'un an après sa nomination, Esther Trépanier veut renforcer deux aspects du mandat du Musée national des beaux-arts du Québec: la présentation d'art québécois et le prêt d'expositions aux musées régionaux.

«Nous avons la collection la plus complète d'art québécois, explique la directrice du musée situé sur les plaines d'Abraham, en marge du dévoilement de sa programmation 2010. Elle appartient à tous les Québécois. Nous sommes aussi au service des musées régionaux.»

En 2010, huit expositions du MNBAQ seront en tournée ailleurs au Québec, au Canada ainsi qu'en France et à New York. L'agrandissement du musée, dont le budget est de 90 millions, sera d'ailleurs consacré à l'art québécois contemporain, une décision d'équipe «confirmée» par Mme Trépanier. Cela signifie-t-il que le Musée d'art contemporain de Montréal devrait se confiner aux artistes de l'extérieur de la province?

«Nous ne sommes pas en concurrence, répond l'historienne de l'art d'origine montréalaise. Mais il faut se rappeler que Québec a son propre milieu de l'art contemporain et son propre public intéressé par l'art contemporain. On ne diffusera jamais assez nos artistes.»

Le MNBAQ n'est pas non plus en concurrence avec les musées « privés » de Montréal, qui comptent sur un financement plus élevé, note Mme Trépanier. Les dépenses annuelles d'exploitation du musée québécois sont de 20 millions, contre 28 millions pour le Musée des beaux-arts de Montréal. L'agrandissement de ce dernier, au début des années 90, avait coûté 92 millions et le nouveau projet d'agrandissement du MBAM - avec l'ajout du pavillon d'art canadien - compte sur un budget de 35 millions.

Équilibre des expositions

Même si elle est maintenant bien installée aux commandes, la directrice du MNBAQ indique ne pas vouloir modifier l'équilibre des expositions.

«Ma spécialité est l'art moderne québécois, mais il faut garder un équilibre. Nous aurons une exposition sur Napoléon Bourassa, un peintre du XIXe siècle, et sur l'art en Nouvelle-France. Je veux simplement introduire des perspectives nouvelles d'histoire de l'art, par exemple l'exposition sur les femmes ou sur les peintres juifs (dont elle a été commissaire avant sa nomination). Nous avons aussi une exposition de peinture victorienne, une période importante méconnue au Québec.»

Ses origines montréalaises rendent-elles Mme Trépanier plus sensible aux minorités? «Oui, c'est possible, dit-elle. Peut-être que ça me rend plus intéressée à ces artistes. Mais il faut dire que plusieurs personnes ici viennent de Montréal ou y ont travaillé.»

Les expos du MNBAQ en 2010

> Haute Couture Paris, Londres

> De Pellan à Ferron

> Barbie et la mode

> Stéphane La Rue

> La peinture à l'époque de la reine Victoria

> Femmes artistes : l'éclatement des frontières, 1965-2000

> Nicolas Baier

> Du Greco à Dalí

> William Brymner

> Splendeurs barbares