L'inspiration méditerranéenne de Jean Cocteau, artiste français au talent polymorphe, est au coeur d'une exposition qui s'ouvre jeudi au Palais des Arts de Marseille, à l'occasion du 120e anniversaire de sa naissance.

«Cocteau était presque plus méditerranéen que parisien, une immense partie de son oeuvre s'est construite autour de la Méditerranée», a souligné lors d'un point presse Michel Bépoix, un des commissaires de l'événement.

En préambule, le visiteur découvre un autoportrait aux couleurs vives qui appartenait à son compagnon, le comédien Jean Marais et dont la Fondation Regards de Provence, à l'initiative de l'exposition, a fait l'acquisition en avril.

Jean Cocteau est aussi vu par les autres, à travers des tableaux de Dora Maar ou de Bernard Buffet, ainsi qu'une série de photos.

Place ensuite à 150 dessins, peintures, tapisseries, céramiques et bijoux du poète «qui a touché à toutes les formes de l'art, sauf la photographie, avec génie», tout au long de sa vie (1889-1963), selon Pierre Dumon, président de la Fondation.

De la Côte d'Azur, où il séjournait régulièrement, notamment à partir des années 1950, Jean Cocteau disait qu'elle était «la serre où poussent les racines», quand «Paris est la boutique où on vend les fleurs».

Il a laissé son empreinte dans la région en décorant la Chapelle des Pêcheurs à Villefranche-sur-Mer et la salle des mariages de la mairie de Menton.

Autres sources d'inspiration, l'Italie, de Rome à Venise, mais aussi la Grèce avec une référence constante à la mythologie dans son oeuvre, d'Orphée à Oedipe, et enfin l'Espagne, de son amitié avec Pablo Picasso à sa fascination pour la tauromachie ou le flamenco.

Ponctuée de nombreuses citations, «formules magiques» qui font mouche, l'exposition s'achève par la projection de films et d'interviews consacrés à cette personnalité complexe.