«Il faut oser lâcher prise, le saut dans l'inconnu est attirant», estime dans une entrevue à l'AFP Juliette Binoche, qui est à New York pour une exposition de ses dessins et pour danser sur la scène prestigieuse du BAM (Brooklyn Academy of Music).

Un an et douze pays après le début de cette tournée insolite pour l'une des actrices françaises les plus célèbres aux États-Unis, où elle a reçu un Oscar du meilleur second rôle féminin pour Le patient anglais en 1997, Juliette Binoche a inauguré mercredi soir une exposition de portraits et poèmes, après cinq heures de répétition d'un spectacle qui s'ouvre le 15 septembre à Brooklyn.

Et un documentaire: Juliette Binoche dans les yeux, réalisé par sa soeur Marion Stalens et qui a été montré mardi.

In-I est un spectacle de danse théâtrale co-créé avec le danseur vedette et chorégraphe britannique Akram Khan, qui mélange la danse européenne et le khatak traditionnel indien.

«Je ne suis pas danseuse, je reste actrice sur scène. Mais j'ai toujours l'envie d'explorer différemment la vie, d'oser quelque chose de nouveau», dit à l'AFP cette femme de 45 ans, qui s'est remise à l'entrainement après cinq mois d'interruption pour un tournage.

«Il faut se remettre dans le bain, c'est un vertige musculaire», reconnaît-elle. «Je me suis rendue compte en dansant que les muscles n'étaient pas suffisants, l'énergie vient aussi d'ailleurs», dit l'actrice, qui a rencontré un maître chinois et veut aller plus loin dans l'apprentissage du Chi gong - gymnastique énergétique chinoise.

André Téchiné, Léo Carax, Amos Gitaï, Anthony Minghella ou Michael Haneke: dans l'exposition, l'actrice brosse des portraits à l'encre de tous ces réalisateurs célèbres avec qui elle a tourné et leur écrit des poèmes, tandis qu'elle se dessine telle qu'elle se voit dans les rôles.

«L'autoportrait vient d'un lieu qui n'est pas visible, c'est un sentiment plus qu'une forme», dit-elle pour justifier le peu de ressemblance entre elle et les dessins, alors que les réalisateurs sont plus proches de la réalité.

«J'avais le désir de me rapprocher des metteurs en scène avec qui j'ai travaillé (..) peu importe le résultat, il faut oser lâcher prise, le saut dans l'inconnu est attirant», conclut-elle.