Huit ans après l'ouverture du musée de Tintin dans le château de Cheverny en France - le modèle du fameux château de Moulinsart -, Hergé a enfin son musée bien à lui. Situé à Louvain-La-Neuve, à une demi-heure de Bruxelles, le vaste édifice conçu par l'architecte Christian de Portzamparc a ouvert ses portes aux nombreux admirateurs du papa de Tintin!

«Je suis aussi heureuse du bâtiment que de la scénographie et bien sûr de tout ce qu'on y trouve de mon mari!» s'est exclamé Fanny Rodwell, la veuve d'Hergé et l'instigatrice du projet, venue assister au vernissage en compagnie de son épagneul Harry, seul chien permis dans l'édifice!

Semblant flotter dans le ciel un peu à la manière d'un gigantesque phylactère, le Musée Hergé est en effet de facture très contemporaine, en forme de prisme allongé et comprend huit salles d'expositions permanentes consacrées respectivement à la jeunesse de Georges Remi alias Hergé, à la genèse de son oeuvre, à ses autres collections (Totor, CP des Hannetons, Quick et Flupke, etc.), à l'atelier et aux studios d'Hergé, à ses principaux personnages secondaires, aux influences du dessinateur-auteur, particulièrement les films qui ont inspiré certains de ses personnages ou scènes les plus célèbres.

Une salle est vouée aux travaux du professeur Tournesol, avec notamment le sous-marin de poche (grandeur nature!) inventé pour le Trésor de Rackam le Rouge et une télévision Supercolor Tryphonar telle que vue dans Les bijoux de la Castafiore (et qui donne autant le mal de tête que dans le célèbre album!), une autre sert de salle de projection à un intéressant documentaire d'époque, une autre encore est composée de toutes les couvertures des aventures de Tintin et Milou dans toutes les langues, avec leurs titres prononcés dans toutes les langues par des enfants.

C'est Laurent de Froberville, qui s'était chargé de transformer le château de Cheverny, dans la Loire, en exposition permanente sur Tintin, qui a été nommé directeur du Musée Hergé.

«On voudrait tous qu'une femme nous aime et nous élève un tel monument», a-t-il dit avant d'expliquer qu'un vaste parking de 1200 places (invisible du musée) est à la disposition des visiteurs, que le train Bruxelles-Louvain (toutes les demi-heures) permettait à tous de visiter facilement les lieux (la gare est à 300 mètres) et qu'un projet de TGV (train grande vitesse) était prévu dans les deux ou trois ans pour encore faciliter les choses.

Québécoise diplômée de Concordia, Louise Cliche, chef de studio de Moulinsart (la société de «merchandising» d'Hergé) où elle travaille depuis 13 ans, a précisé pour sa part que les planches originales exposées dans les diverses salles d'exposition permanente feraient l'objet d'un roulement afin que l'on puisse en admirer de nouvelles au cours d'une seconde visite. «Quant à la décoration intérieure du hall, elle est faite d'éléments graphiques agrandis à l'extrême: fenêtres d'édifices tirées de Tintin en Amérique, dunes extraites du Crabe aux pinces d'or, etc. On trouve également sur place une salle d'exposition temporaire (consacrée actuellement aux divers artisans du musée), un restaurant, une boutique et des ateliers.»

En tout, 3600m2 d'oeuvres, d'objets, de photos, etc., généralement bien mis en perspective par les soins d'un audioguide interactif (son petit écran complète certaines informations à l'aide d'animations et de quiz). Cette ouverture du Musée Hergé s'inscrit parfaitement dans la campagne «2009, année de la bédé» proclamée par Bruxelles, et permet surtout de mieux connaître celui dont Andy Warhol disait: «Hergé a influencé mon travail autant que Disney.»

> Plus d'informations sur le site www.museeherge.com.