Claire Simard, la directrice générale du Musée de la civilisation de Québec ne cache pas sa satisfaction: «Grâce à cette entente avec le Muséum national d'histoire naturelle, nous entrons vraiment à Paris par la grande porte.»

Dans un climat de légère fébrilité, on était en train de mettre la dernière main, dans la matinée, à l'exposition Or des Amériques, inaugurée cette semaine au Jardin des plantes. L'un des lieux magiques de Paris, dont les origines remontent au XVIIe siècle et à Buffon et où l'on trouve à la fois un jardin botanique, un petit zoo, une vieille galerie pleine de squelettes de dinosaures et la Grande galerie de l'évolution.

C'est cette galerie de géologie et minéralogie qui accueille aujourd'hui - jusqu'au 11 janvier 2010 - cette exposition Or des Amériques conçue à Québec à l'occasion des Fêtes du 400e. Et qui a subi quelques modifications en traversant l'Atlantique.

«Nous avions environ 400 pièces provenant de 65 prêteurs différents, musées ou collections privées, explique Claire Simard. L'expo de Paris se concentre sur 250 pièces. La version française passe plus rapidement sur l'aspect historique et sociétal: moins de bijoux et de parures, etc. En revanche, le côté sciences naturelles est plus élaboré, du seul fait que le Muséum de Paris avait déjà des spécimens exceptionnels dans sa collection permanente.»

L'accord de collaboration entre le Musée de la civilisation de Québec et le Muséum du Jardin des Plantes a déjà trois ans. Dans un premier temps, cet accord avait permis le voyage à Québec - avec modifications - d'une exposition baptisée Dragons. Mais c'est la première fois qu'une exposition entièrement conçue au Québec se retrouve au Muséum, lieu prestigieux entre tous. D'autres projets sont à l'étude. «Pourquoi pas une collaboration autour de notre expo sur les araignées?» suggère Frédérick Canard, commissaire d'Or des Amériques, version Paris.

Québec a déjà à son actif plusieurs expos en coopération avec de grands musées européens. Au Pérou avec Tintin (Bruxelles), Syrie, terre de civilisation (Leiden Pays-Bas), Dieu, le tsar et la révolution (Moscou). Mais c'est avec Paris qu'existe le seul accord aussi formel.

«Pour nous, les musées européens représentent un apport inestimable pour la richesse de leurs collections, dit Claude Simard. En contrepartie, ces mêmes musées apprécient notre approche muséologique, plus globale et anthropologique, moins technique. Quand ils nous prêtent une partie de leurs collections, ils sont heureux de voir leurs pièces ainsi mises en valeur.»

Un échange de bons procédés qui semble avoir atteint son rythme de croisière.