La célèbre photographe américaine Helen Levitt est morte à l'âge de 95 ans dans son sommeil, chez elle à Manhattan. Ses scènes de la vie new-yorkaise, vues de la rue, avaient fait le tour du monde, montrant un quotidien aujourd'hui révolu.

Helen Levitt est décédée dimanche dans son appartement, a expliqué son ami Thomas Roma, également directeur du département photographies à l'École des arts de l'Université Columbia, dans le Missouri. «Elle faisait indiscutablement partie des plus grands photographes de tous les temps.»

Dans les années 30, ses clichés réalisés dans les quartiers modestes, en particulier ses portraits d'enfants dessinant à la craie dans la rue, avaient valu à cette autodidacte une reconnaissance internationale.

Née en 1913, Helen Levitt grandit à Brooklyn, dans l'État de New York. Fascinée par les dessins éphémères des enfants, elle s'achète alors un Leica pour les immortaliser. Son New York City 1938-1943 fut désigné comme l'un des 100 meilleurs livres photos. Elle y montre les quartiers de Harlem et de Lower East Side, bien avant que la télévision ne le fasse.

Elle travaille ensuite comme photojournaliste et dans les années 60, est soutenue par la fondation Guggenheim. Elle privilégie le noir et blanc jusque dans les années 60, admirative du Français Henri Cartier-Bresson, et passe à la couleur ensuite.

Une rétrospective est organisée en 1991 au Musée d'art moderne de San Francisco, avec une carrière qui s'étire sur quelque 70 années. Peter Galassi, le commissaire de l'exposition, dira de ses photos qu'elles sont «devenues des documents d'histoire», parce qu'elles montrent «une forme d'ouverture, de liberté et de sécurité dans les rues, comme cela n'a pas existé pendant longtemps».