Le Plateau continuera de représenter la terre promise pour les artistes à Montréal, au Québec et au Canada. L'arrondissement vient de changer son règlement d'urbanisme pour autoriser les galeries d'art dans tous les secteurs non résidentiels du quartier.

En clair, de nouveaux lieux d'exposition pourront s'établir dans les anciens édifices industriels, textiles pour la plupart, qui bordent la voie ferrée au nord et à l'est du quartier où l'on retrouve l'une des plus grandes concentrations d'artistes au Canada, selon une analyse de Hill Strategies en 2005.

 

«Nous sommes vraiment le quartier des artistes et on veut qu'ils restent. Quand on parle d'arts visuels, l'un des défis de taille pour Montréal est de vendre ses artistes. C'est donc une décision artistique et d'affaires. Ils pourront maintenant faire des expositions sans risquer de contravention», explique la mairesse de l'arrondissement Plateau-Mont-Royal, Helen Fotopulos.

Ce sont des permis de galeries d'art qui seront émis et non pas de commerces. L'arrondissement a ainsi décidé de régulariser la situation de centres d'artistes autogérés qui se sont installés dans des édifices industriels, servant de lieu de création, mais aussi de diffusion.

«Le bureau de Mme Fotopulos a beaucoup aidé pour faire en sorte que ce quartier appartienne aux artistes, insiste Mathieu Beauséjour, coordinateur du Centre Clark, installé dans la rue De Gaspé. Je suis surpris qu'on ait réussi à le faire en six mois. Ça fait six ans qu'on est là, mais le règlement nous interdisait de recevoir le public chez nous.»

Il y a encore des édifices disponibles dans le quartier dans les rues Casgrain, De Gaspé et le long de l'avenue Saint-Viateur. Le nouveau pôle en arts visuels du Mile End devrait aussi pouvoir s'agrandir.

«Ça pourrait aller du métro Du Parc jusqu'au métro Rosemont, croit M. Beauséjour. Il y a beaucoup de bâtisses où des artistes ont commencé à s'installer sur Bellechasse, Beaubien et Beaumont. Ce sont des édifices relativement en bon état qui assurent les mètres carrés nécessaires pour le travail et la diffusion.»

La mairesse Fotopulos estime que les artistes visuels contribuent à la vitalité économique et culturelle du quartier. En ce sens, les anomalies bureaucratiques qui gênent leur travail doivent être aplanies, croit-elle.

«Avec le projet, on veut développer davantage l'innovation et la création. On met toutes les chances de notre côté pour que ça réussisse maintenant. Nous ne sommes pas en compétition avec le Quartier des spectacles. Mais pour avoir un tel quartier ça prend des artistes. Ici, ça bouillonne. Ils vivent et créent ici et nous croyons qu'ils doivent être exposés aussi.»