Avant même que n'éclate la crise financière, les musées et les sociétés collectionneuses avaient commencé à réduire considérablement leurs acquisitions d'oeuvres d'art au Québec.

En 2006-2007, les acquisitions d'oeuvres d'art par les musées, les entreprises et les institutions ont chuté de 15 % par rapport à l'année précédente, passant de 14 à 12 millions. De plus, le prix moyen des oeuvres achetées à l'extérieur du Québec est plus élevé que celui des oeuvres québécoises, et ce, pour la cinquième année consécutive.

 

Les statistiques de l'Observatoire de la culture et des communications montrent que ce sont les entreprises qui ont le plus diminué leurs achats en une année, soit une baisse de 53 %. Par contre, la valeur des oeuvres acquises par les musées, même si le nombre d'oeuvres achetées a connu une légère baisse, a atteint un sommet de 6,6 millions de dollars en 2006-2007.

«Ce ne sont pas nos meilleures années, indique Danièle Archambault du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM). Mais puisqu'on fonctionne avec des fonds de dotation, si on ne dépense pas beaucoup pendant une année, l'année suivante, généralement, on achète davantage. Ça dépend des comités d'acquisition et des conservateurs. Parfois, ils réservent des fonds pour acquérir l'année suivante une oeuvre plus coûteuse.»

Malgré tout, en 2007-2008, le MBAM a atteint un record important qui lui a permis de parer à une baisse éventuelle des budgets d'acquisitions. L'institution de la rue Sherbrooke a reçu l'équivalent de 22 millions de dollars en dons d'oeuvres d'art, soit le double du record précédent, 11 millions, il y a neuf ans.

En 2006-2007, toutefois, l'ensemble des 34 institutions muséales, faisant partie de l'Enquête sur les acquisitions d'oeuvres d'art au Québec, a vu la valeur des dons baisser de près de 12 % par rapport à l'année précédente.

Triennale

Sur une plus longue période de cinq ans, soit de 2002-2003 à 2006-2007, les statistiques démontrent, cependant, que le taux de croissance annuel moyen des acquisitions pour l'ensemble des établissements a été de 16 %, et de 4 % pour la valeur des achats. Ces données reflètent ce qui se passe au Musée d'art contemporain de Montréal (MAC).

«Les achats changent d'année en année, explique la porte-parole du MAC, Danielle Legentil, mais en ce moment, nous sommes en croissance.» Présentée en 2008, la Triennale québécoise représente un moment très fort pour les artistes québécois. Le Musée a acheté 37 oeuvres de 24 d'entre eux à la suite de cette grande exposition à succès.