Edouard Vuillard (1868-1940) est à l'honneur à la Staatliche Kunsthalle de Karlsruhe, qui présente 120 oeuvres, dont beaucoup méconnues, du peintre post-impressionniste français vedette d'une rétrospective parisienne il y a cinq ans.

L'exposition présentée jusqu'au 25 janvier, «vient en quelque sorte compléter la grande rétrospective parisienne de 2003» au Grand Palais, en ce qu'elle met davantage l'accent sur les lithographies, pastels et gouaches de l'artiste, souligne son commissaire, Holger Jacob-Friesen.

La sélection présente notamment des oeuvres en provenance de plus d'une vingtaine de collections privées allemandes, suisses et françaises «jusqu'ici très peu présentées au grand public», se réjouit-il.

Avec ses amis Félix Valotton, Paul Sérusier, Pierre Bonnard, inspirés par Paul Gauguin, Vuillard est l'un des illustres représentants du mouvement «Nabi», ce cercle de jeunes peintres désireux de se libérer des conventions académiques, fondé vers 1888 à Paris.

Dans ses oeuvres dominées par des motifs très intimistes, «on sent le goût du peintre pour le théâtre d'Ibsen», par exemple dans Intérieur, effet de soir (1893) où la mère et la soeur de l'artiste sont présentées sous un éclairage très théâtral et dramatique, souligne Holger Jacob-Friesen.

L'exposition s'attache aussi à montrer les nombreuses expérimentations de Vuillard, notamment quand il relève avec brio le défi qu'impose la lithographie de ne recourir qu'à un nombre limité de couleurs.

Plusieurs séries de tirages d'essai du même motif, permettent ainsi d'observer comment l'artiste a fait varier les dosages des couleurs jusqu'à obtenir l'effet voulu.

L'accrochage qui occupe trois salles du musée est malheureusement desservi par un éclairage souvent blafard et une trop grande densité d'oeuvres au mètre carré.

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Du 18 octobre au 25 janvier 2009, Staatliche Kunsthalle, Hans-Thoma Strasse 2-6, Karlsruhe. Plein tarif 6 euros, tarif réduit 4 euros. Catalogue édité par le Kehrer Verlag, Heidelberg: 192 pages/220 illustrations, 25euros.