Sophie Prégent ne se représentera pas à la présidence de l’Union des artistes (UDA) le printemps prochain, a confirmé la comédienne mardi.

La comédienne avait été élue à la présidence de l’UDA il y a près de 10 ans, en octobre 2013, en remplacement de Raymond Legault, qui avait dû abréger son mandat.

Sophie Prégent estime en avoir fait assez. « Ça fait deux mandats et demi que je suis là, je ne pouvais pas partir pendant la pandémie, ce n’était pas le bon moment, mais là, j’arrive à la fin de mon mandat et je ne me voyais pas me représenter pour un autre quatre ans. C’est trop long… », a-t-elle confié à La Presse.

Les candidats à sa succession pourront se manifester dès le 20 février prochain ; la période du vote, elle, aura lieu du 20 au 23 mars. Le nouveau président ou la nouvelle présidente entrera en fonction le 27 mars.

L’UDA a été au cœur des discussions avec le gouvernement du Québec pour mettre en place des mesures d’aide aux artistes pendant la pandémie. Sophie Prégent, qui était la quatrième femme seulement sur les 18 personnes ayant occupé la présidence du syndicat professionnel, a aussi mené de longues négociations ayant mené à la réforme de la Loi sur le statut de l’artiste. D’ici la fin de son mandat, le projet de loi C-11, qui modernisera la Loi sur la radiodiffusion (en forçant les géants du web à investir dans le contenu canadien), pourrait même être adopté.

Diversité

Oui, Sophie Prégent part avec le sentiment du devoir accompli. À travers tous ces dossiers qu’elle a pilotés au fil des ans, de quoi est-elle le plus fière ?

« De la diversité culturelle, répond-elle sans hésiter. Je voulais qu’il y ait une juste représentation sur nos scènes et dans nos écrans. On avait 10 ans de retard par rapport au reste du Canada et 15 ans de retard par rapport aux Américains, il fallait faire bouger les choses, et ç’a bougé. Ç’a été mon bébé. On a créé une table décisionnelle qui réunissait des auteurs, des réalisateurs, des acteurs pour faire changer les choses. Et ça a fonctionné. »

« Je suis aussi fière de la création de L’Aparté [organisme qui offre de l’assistance aux personnes du milieu culturel qui font l’objet ou ont été témoins de harcèlement ou de violences au travail], dans la foulée du mouvement #metoo ; c’est quelque chose qui est là pour rester et ça fait partie de mon legs », poursuit Sophie Prégent. Si elle était restée, elle aurait mené un autre dossier qui lui tient à cœur, celui des « minorités audibles », ceux et celles qui ont un accent et qui peinent à se faire embaucher. Mais ce sera à la personne qui lui succédera de mener ce combat, tout comme celui de la diversité sexuelle et de genre, estime-t-elle.

Sophie Prégent compte maintenant consacrer plus de temps à son travail d’actrice – elle tournera dans les nouveaux épisodes de la série Alertes en mars prochain –, ainsi qu’à sa famille, soit son conjoint Charles Lafortune et leur fils Mathis, qui est autiste et épileptique. « Je préside notre fondation Autiste & majeur, donc ce ne sont pas les projets qui manquent. »