L’autrice, conceptrice et rédactrice Geneviève Morin a publié mardi un long message sur Instagram indiquant qu’elle avait fait la paix avec son ancien amoureux, l’humoriste Julien Lacroix, ciblé en juillet 2020 par des allégations d’inconduites sexuelles.

La jeune femme a indiqué dans son long message avoir ressenti un « profond malaise face au déroulement de cette histoire ». « J’ai envie de parler de l’étiquette de victime qu’on colle sur mon nom et qui me dérange depuis le début, a-t-elle écrit. Je ne peux pas le nommer autrement : depuis deux ans, les médias m’invisibilisent sous un chiffre. Neuf. » Il s’agit du nombre de victimes qui ont dénoncé les actions attribuées à Julien Lacroix. Selon les dires de Geneviève Morin, « on accorde plus d’importance à ce qui choque qu’à ceux et celles qui sont réellement impacté.es par le choc, poursuit-elle dans sa lettre. Ça m’aura pris deux ans pour réaliser (assez tragiquement) qu’on met de côté les humains qui se trouvent sous une histoire à clic, et ce, pour faire sensation ».

Deux ans après les évènements, la jeune femme soutient en ressortir plus fragilisée que jamais, notamment en constatant que « la société est elle-même terriblement violente envers les gens qu’elle a envie de haïr ».

« J’avais donc besoin de parler en mon nom à Julien », a poursuivi celle qui a passé six ans avec Julien Lacroix. J’avais besoin de l’écouter, et surtout de m’excuser pour toute cette violence que jamais je n’ai cautionnée. Aujourd’hui, j’ai envie d’assumer le fait que je ne souhaite pas son mal. Que je n’ai jamais souhaité son mal. Que peu importe ce qui s’est passé entre nous, jamais je n’ai souhaité de violence. »

L’autrice du livre Traité de paix pour les femmes aliens a donc indiqué que la réconciliation représentait la clé pour son propre cheminement. « J’ai aussi pris un pas de recul et j’ai réalisé que c’est comme ça que ça aurait dû se régler depuis le début, a-t-elle écrit. Assis face à face, sincères, repentants et surtout soucieux du bien de l’autre. Loin du public et des clics. J’avais envie de partager ça avec tout le monde, je me sens plus légère, je vais bien. J’ai l’impression d’avoir fermé une porte et de respirer un peu mieux… Comme si j’avais enlevé une pression sur mes épaules. Une pression que j’étais épuisée de traîner depuis plus de deux ans. »

L’humoriste Julien Lacroix a été largué par son agence artistique, Groupe Phaneuf, dans les heures qui ont suivi la publication du reportage du Devoir qui a d’abord fait état des allégations. Il a tenté un retour sur scène en juillet dernier, mais a dû tout annuler à la suite de menaces sérieuses, notamment contre sa famille.