L’animateur Michel Lacombe d’ICI Radio-Canada Première animera le dernier épisode de son émission Le 21e le 25 mai prochain avant de prendre sa retraite, au terme d’une carrière en journalisme de plus de 50 ans, a-t-il confirmé jeudi.

Le contrat de Michel Lacombe, qui ne travaillait plus que trois jours par semaine à Radio-Canada, arrive à échéance ce printemps et il a été résolu de ne pas le renouveler. « C’est une décision qui a été encouragée par la direction », lance l’animateur en entrevue, qui reconnaît toutefois qu’à 77 ans, il ne se voyait pas s’accrocher indéfiniment à son micro. « Je pars avec un sourire en coin », lâche-t-il.

« J’ai eu un plaisir fou à travailler pour faire connaître des gens qui le méritaient, comme la danseuse Rodney Désir ou la nouvelle codirectrice du FTA Martine Dennewald. Ça va me manquer beaucoup, ça », dit Michel Lacombe en parlant de certains des derniers invités de son émission. Il recevra le juge Jacques Chamberland, qui a présidé en 2017 la Commission d’enquête sur la protection de la confidentialité des sources journalistiques, pour la dernière du 21e, le 25 mai prochain.

À l’approche de la retraite, Michel Lacombe est serein, et reconnaissant d’avoir pu mener une longue et fructueuse carrière principalement au sein du diffuseur public. « Radio-Canada est le seul endroit où tu peux faire le genre de grand machin que j’ai réussi à faire, à la fois des émissions d’affaires publiques, où on a le temps de creuser et de se bâtir une réputation qui fait qu’on peut approcher n’importe qui et ne jamais se faire dire non. »

Un riche parcours

Michel Lacombe a lancé sa carrière en journalisme à l’été 1966 à Chicoutimi, « une ville de party à l’époque ». Dès l’été suivant, celui de l’Expo, il fait son entrée à Radio-Canada à Montréal, après avoir insisté maintes fois auprès d’un patron qui l’a engagé pour le « voir moins souvent ». Au tournant des années 70, il fait son entrée au canal 10 (Télé-Métropole). « C’était absolument fabuleux », raconte le journaliste qui dit avoir beaucoup appris pendant cette période riche en actualités avec les grandes grèves et la crise d’Octobre, notamment.

Impliqué dans la jeune Fédération professionnelle des journalistes du Québec, il retourne ensuite à Radio-Canada, où il sera notamment correspondant parlementaire à Québec pour l’émission d’affaires publiques Présent au moment de l’élection du premier gouvernement de René Lévesque, en 1976. Il fera ensuite du journalisme international à la télé de Radio-Canada pour Le Point, au début des années 1980, avant de retourner à la radio pour y mener chaque matin une entrevue avec ceux qui font l’actualité.

Au tournant des années 90, il fera sa marque comme animateur de l’émission d’affaires publiques du midi, qui s’est notamment appelé Midi-15. « On y a fait une grande réforme des émissions d’affaires publiques, avec une partie de tribune téléphonique, que j’ai eu beaucoup de plaisir à animer », se souvient-il.

Il prend ensuite brièvement la relève de Joël Le Bigot à l’animation de l’émission du matin sur l’antenne montréalaise du diffuseur, avant de se faire montrer la porte par la direction, qui craint une baisse de l’auditoire. « C’est une aventure qui n’a pas très bien tourné », rigole aujourd’hui Michel Lacombe.

De retour aux affaires publiques, il a ensuite pris la barre d’Ouvert le samedi et de Faut pas croire tout ce qu’on dit, dont la diffusion a pris fin en 2019. Depuis, Michel Lacombe s’est tenu à l’animation de 21e en plus de séries spéciales consacrées notamment à la Révolution tranquille, à Hubert Aquin ou à l’invention de la radio. En 2020, il a aussi animé avec sa conjointe Nathalie Petrowski une émission estivale sur les conflits de générations baptisée OK Boomer.

Consultez le site de l’émission Le 21e