(Paris) Joséphine Baker entrera au Panthéon « parce qu’elle est l’incarnation de l’esprit français », a plaidé lundi l’Élysée, au lendemain d’un article du journal Le Parisien révélant la décision d’honorer la mémoire de l’artiste franco-américaine.

Joséphine Baker (1906-1975), « engagée dans la Résistance, inlassable militante antiraciste » et « incarnation de l’esprit français », entrera au Panthéon le 30 novembre, confirme l’Élysée dans un communiqué.

« À travers ce destin, la France distingue une personnalité exceptionnelle, née américaine, ayant choisi, au nom du combat qu’elle mena toute sa vie pour la liberté et l’émancipation, la France éternelle des Lumières universelles », ajoute l’Élysée.

La cérémonie fera de la célèbre meneuse de revue, née dans le Missouri et enterrée à Monaco, la première femme noire à être célébrée dans la nécropole laïque.

Toutefois, le corps de Joséphine Baker « restera à Monaco où elle est enterrée au cimetière marin », avait précisé dimanche Jean-Claude Bouillon-Baker, un des enfants de l’artiste.

Emmanuel Macron a par ailleurs annoncé lundi qu’un hommage national serait rendu à l’avocate féministe Gisèle Halimi, décédée en juillet 2020 à 93 ans, « début 2022 aux Invalides », en « accord avec la famille ».

« Sa’farouche liberté’, elle l’utilisa pour libérer les autres. Par ses combats pour l’égalité, Gisèle Halimi changea et change encore la vie de millions de femmes. En accord avec sa famille, la Nation lui rendra hommage début 2022 aux Invalides », a précisé le chef de l’État dans un tweet.

Après cet hommage national, une éventuelle panthéonisation de l’avocate reste possible mais il s’agit d’un processus plus long et complexe.

Dans son rapport sur la colonisation et la guerre d’Algérie (1954-1962), remis en janvier à Emmanuel Macron, l’historien Benjamin Stora a préconisé la panthéonisation de Gisèle Halimi, qui s’opposa à l’Algérie française. Cet honneur est également réclamé par de nombreux militants féministes et de gauche.

Depuis le début du quinquennat, des cérémonies d’hommage national ont été organisées aux Invalides pour plusieurs personnalités, comme Simone Veil, Jean d’Ormesson, Charles Aznavour, Jean Daniel ou Daniel Cordier ainsi que pour le gendarme Arnaud Beltrame ou les 13 soldats tués au Mali en 2019.